Les téléspectateurs verront, lors de la soirée du Nouvel An, à partir de minuit pile, les nouveaux logos et habillages des 2 chaînes publiques, Watanya 1 et Watanya 2.
Par Zohra Abid
Ces changements, qui toucheront à la forme et au contenu, ont été décidés par le conseil exécutif de la Télévision nationale, récemment créé sous la houlette d’Elyes Gharbi, Pdg de l’établissement public depuis le 22 septembre dernier, et qui veut ainsi marquer de son empreinte son arrivée dans la vieille maison, ayant célébré cette année son 60e anniversaire.
La télé a besoin d’un sacré lifting
Ces changements ont été annoncés, lors d’une conférence de presse, le mardi 27 décembre 2016, au siège de l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT), au cours de laquelle Elyes Gharbi a reconnu des carences à plusieurs niveaux qui ont empêché, jusque-là, les 2 chaînes publiques tunisiennes de décoller et de rester à la traîne en termes de popularité et d’audience, dans un paysage télévisuel devenu très concurrentiel grâce à l’avènement de nombreuses chaînes privées.
«La télévision nationale a, aujourd’hui, plus d’un demi siècle d’existence et doit se rénover sans perdre ce qui fait sa différence, en tant que service public, et son authenticité», a admis Elyes Gharbi. Et d’ajouter: «Nous faisons face à la concurrence des chaînes privées qui réussissent en créant simplement du buzz. Mais nous voulons, par contre, que notre télévision soit de proximité et qu’elle cible tous les publics de 7 à 77 ans, tout en évitant de tomber dans la médiocrité ou de bafouer les règles d’éthique.»
La télévision nationale, qui emploie une armada de 1.200 personnes, cumule une dette de 38 millions de dinars tunisiens (MDT) et elle ne doit plus compter seulement sur la subvention publique et l’argent du contribuable, via la redevance payée par les citoyens via la facture de la Steg, aussi doit-elle se doter d’un bon service de marketing qui sache valoriser ses productions et ramener les annonceurs, a encore admis Elyes Gharbi.
Accompagner l’info sans accepter les instructions
«Avec le travail de toute une équipe, la Télévision nationale doit, en tant que service public, accompagner l’effort national dans tous les domaines, mais à sa manière et avec la conscience professionnelle requise, en respectant les règles du métier et en n’acceptant pas d’instructions d’aucune partie dans sa ligne éditoriale», a insisté Elyes Gharbi, en faisant allusion aux errements passés de cet établissement qui a longtemps servi, jusqu’à la chute de Ben Ali, en janvier 2011, de caisse de résonance des desiderata de son régime dictatorial.
Le citoyen tunisien est en droit d’avoir, à tout moment de la journée, de l’info en direct, comme dans les grandes chaînes publiques de bonne réputation dans le monde. «Nous rêvons d’une grande chaîne qui accompagne le téléspectateur dans son quotidien. Nous avons pris le flambeau des mains des bâtisseurs de cette chaîne pour essayer d’aller de l’avant. Le conseil exécutif de l’établissement, qui se réunira toutes les semaines, veillera à sa gestion», a encore expliqué Elyes Gharbi, en annonçant la création du poste de directeur artistique pour s’occuper de l’aspect esthétique et le changement du logo de la Watanya 1, qui gardera sa couleur rouge, et de celui de Watanya 2, tout en bleu, ainsi que de l’habillages des deux chaînes.
«Nous allons avoir 2 nouveaux bus et 2 nouveaux studios, équipés de hautes technologies grâce à un crédit japonais. Nous comptons désormais sur la compétence de nos collègues des services administratif, de marketing et juridique, pour nous aider à passer à la vitesse supérieure en menant les changements projetés sur des bases solides et en les inscrivant dans la durée, tout en évitant l’improvisation et l’anarchie», a tenu à souligner le Pdg de l’ETT.
Le JT de 20H00 gardera sa place de leader
La 1ère chaîne est déjà prête à diffuser ses nouveaux programmes dès le début de janvier 2017, avec des émissions de divertissement, surtout le samedi soir, des talk-shows, des débats politiques, des émissions culturelles, d’autres sur la femme, la santé, l’enfance…
«Il va y avoir 3 grands journaux en plus d’un consacré aux régions. Mais le 20H00, qui est la colonne vertébrale de la chaîne – et qu’aucune chaîne rivale n’a réussi, jusque-là, à déclasser en termes d’audience, et ce n’est pas faute d’avoir essayé-, est en plein chantier. Il ne s’agira pas seulement de donner de l’information mais de jouer un grand rôle dans l’opinion», a promis Elyes Gharbi.
Le sport aura, lui aussi, sa bonne place. En plus de « Dimanche Sport », qui sera présenté par Razi Ganzouï, et dont la première émission sera diffusée en direct le 8 janvier prochain, il y aura, tous les soirs, « Sport News », une émission de 6 minutes avant le 20H00.
Le chroniqueur sportif Mourad Zghidi fera partie de l’équipe. On lui a confié une émission, tous les mercredis, en prime-time, juste après le JT de 20H00, consacrée aux médias.
« Lenness Hkaya » est une émission sociale, qui donnera le micro aux citoyens pour raconter leurs petites histoires.
« Dar Tounes », destinée aux Tunisiens à l’étranger, sera diffusée tous les samedis à partir de 11H30, durera 2H00 et plantera ses plateaux dans tous les pays du monde où vivent des Tunisiens.
Il y aura, bien sûr, des émissions religieuses, notamment le vendredi et durant le mois de ramadan.
«Il y aura une « Matinale » quotidienne. Mais pas pour tout de suite. C’est une émission très coûteuse et qui nécessite une grande préparation», a encore expliqué Elyes Gharbi, tout en faisant part des difficultés financières auxquelles il fait face pour produire les émissions, les feuilletons et les séries pour ramadan 2017, en juin prochain. «Nous préférons les productions maison, or un seul feuilleton coûte environ 2MDT. Et puis, pour cette année, on est déjà limite, car il faut 14 semaines pour le tournage et 5 semaines de préparation», a admis Elyes Gharbi.
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