Le député du Front populaire, Mongi Rahoui, a contesté les derniers chiffres du taux de pauvreté en Tunisie avancés par l’INS.
Après le député de Nidaa Tounes, Fadhel Ben Omrane, c’est au tour de son collègue du Front populaire, Mongi Rahoui, de contester la baisse du taux de pauvreté en Tunisie entre 2010 et 2015, avancés récemment par l’Institut national de la statistique (INS) et défendus par son directeur général Hedi Saïdi.
Mongi Rahoui, qui parlait lundi 9 janvier 2017, au téléphone, dans l’émission Expresso, sur Express FM, a déclaré: «L’INS a fourni des chiffres incorrects et M. Saïdi a intérêt à prendre de la distance vis-à-vis des politiques», laissant entendre que l’INS s’est laissé dicter par le gouvernement l’annonce de la baisse du taux de pauvreté au cours des 5 dernières années. «Vous nous mentez, comme l’avait fait auparavant Ben Ali. Cette étude commandée par la Banque mondiale et le FMI est erronée et la pauvreté a augmenté dans les quartiers populaires et les régions marginalisées», a ajouté le député de gauche.
Rappelons que la polémique n’a pas cessé de gonfler depuis l’annonce, le 30 décembre dernier, lors d’une conférence de presse au siège de l’INS, de la baisse du taux de pauvreté de 5 points entre 2010 et 2015.
Le 3 janvier courant, Fadhel Ben Omrane, député de Nidaa, a été le premier à s’attaquer à l’INS et à l’accuser d’induire l’opinion publique en erreur en avançant des chiffres erronés. Les explications présentées par Hédi Saïdi n’ont pas atténué les suspicions. Au contraire…
Hedi Saïdi.
«Le taux de pauvreté (pourcentage des ménages affichant des dépenses inférieures au seuil de pauvreté) s’établit à 15,2% en 2015, contre 20,5% en 2010. Le taux de pauvreté marque une baisse de 5,3 points de pourcentage sur la période 2010-2015, contre une baisse de 2,6 points entre 2005 et 2010», indique l’INS sur son site web.
N’en déplaise à MM Ben Omrane et Rahoui et quels que soient les arguments présentés par les détracteurs de M. Saïdi, qui est un statisticiens rigoureux et intègre, il serait difficile de douter de l’authenticité des chiffres avancés par l’INS, réputé lui aussi pour sa rigueur scientifique et méthodologique et qui, même sous la dictature de Ben Ali, a toujours présenté des rapports crédibles et dignes d’éloges.
Z. A.
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