La protection de l’enfance a été alertée sur le cas d’Omar, un élève de 7 ans, qui fait 20km par jour pour aller vendre des sachets au marché de Jendouba.
Hatem Hwaoui, enseignant de son état et activiste de la société civile, a donné l’alerte après avoir rencontré Omar au marché municipal de Jendouba.
Selon l’enseignant, cet élève inscrit en 2e année à l’école primaire Echafaïi, habite à 10 km de Jendouba. Aussi soupçonne-t-il l’existence d’un réseau qui fait travailler des enfants et se charge de leur transport.
«J’ai trouvé Omar, les pieds trempés par la pluie, et pas suffisamment habillé pour être protégé de la vague de froid de cette semaine. Qui l’a emmené jusqu’ici pour l’exploiter ?», s’interroge l’enseignant.
Selon Mehdi, un habitant de Jendouba, qui a reconnu l’enfant, Omar est issu d’une famille nombreuse et très pauvre. Son père, Salah, est au chômage. L’élève est en vacances et ce sont ses parents qui lui ont demandé de vendre des sachets en plastique au marché de Jendouba.
Rappelons qu’en Tunisie, le travail des enfants de moins de 16 ans est strictement interdit. L’article 26 du code de protection de l’enfance interdit «l’exploitation économique» de l’enfant, c’est-à-dire «l’exposition de l’enfant à la mendicité, ou son emploi dans des conditions contraires à la loi, ou le fait de le charger d’un travail susceptible de le priver de sa scolarité, ou qui soit nuisible à sa santé, ou son intégrité physique ou morale».
Par ailleurs, l’article 54 du code pénal précise que «l’emploi des enfants peut être autorisé dans des établissements, sous l’autorité du père, de la mère ou du tuteur, à condition que l’emploi de ces enfants n’ait aucun effet négatif sur leur santé, leur développement physique et mental et leur scolarité.»
Y. N.
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