Le père du nourrisson décédé / Dr Abir Omrane.
Le médecin légiste a précisé que le nourrisson de l’hôpital Hached de Sousse n’est pas mort-né et que l’enquête se poursuit pour vérifier s’il y a bien eu erreur médicale.
C’est ce qu’a indiqué, mardi 7 février 2017, sur Jawhara FM, le porte-parole du tribunal de première instance de Sousse, Mohamed Raouf Yousfi, précisant que l’enquête a été ouverte, non pas suite à la pression médiatique ou à «un simple statut Facebook», comme cela avait été dit, mais suite à une plainte officielle déposée par le père du défunt nourrisson.
Une consœur de la médecin résidente Abir Omrane a elle-même confirmé à la justice que le nourrisson était bien en vie, samedi 4 février 2017, lorsque le père est venu pour le récupérer pour l’enterrer. Et c’est alors qu’il été pris en charge, a ajouté M. Yousfi, affirmant, par ailleurs, qu’une rectification des données dans le dossier médical du nouveau-né a été apportée. «La mention mort-né a été barrée dans le dossier et la fréquence cardiaque a été changée de 0 à 1. Cela a été confirmé par la résidente lorsqu’elle a été entendue par le procureur, mais elle a nié être l’auteure du changement des données», a ajouté M. Youssi.
Tout en s’interrogeant sur la crédibilité de l’enquête qui aurait été menée par l’établissement hospitalier, sans dossier médical, qui est entre les mains de la justice, le porte-parole du tribunal de Sousse a précisé qu’aucune conclusion ne peut être tirée, tant que l’enquête n’est pas terminée, ajoutant que Dr Omrane reste à la disposition de la justice puisqu’elle a bénéficié d’une liberté conditionnelle.
Rappelons que cette affaire a pris une grande ampleur, et plusieurs dizaines de médecins se sont mobilisés en faveur de leur collègue qu’ils ont considérée comme une victime, en dénonçant sa mise en garde-à-vue et la campagne médiatique dont elle a été l’objet. Ils ont aussi manifesté, hier, devant le tribunal de Sousse et décidé une grève générale des médecins spécialistes, pour mercredi, dans toute la Tunisie.
Dr Abir Omrane, libérée sous caution, hier soir, a également bénéficié de l’appui de la ministre de la Santé, Samira Meraï, elle-même médecin, qui l’a reçue ce matin dans son bureau.
Y. N.
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