Un rapport de l’Onu publié en début de cette année 2017 souligne le danger que représente le retour des terroristes des foyers de conflits à leurs pays d’origine.
Le rapport de l’Organisation des Nations Unies (Onu) indique que, suite à la baisse des activités de l’organisation de l’Etat islamique (Daêch) en Syrie, en Irak et à Syrte en Libye, tous les indicateurs confirment que les combattants sont en train de se préparer pour le retour à leurs pays d’origine.
Il ajoute que ces terroristes sont désormais assiégés en Syrie et en Irak et que la possibilité d’être rapatriés à travers la Turquie est la solution la plus plausible.
Le nouveau secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a souligné le danger que peut représenter le retour de ces terroristes des foyers de conflits à leurs pays dans la propagation de la menace terroriste dans le monde.
Plusieurs analystes, en Tunisie, estiment que le retour des jihadistes représente le plus grave danger qui menace la transition démocratique en cours dans le pays, vu leur nombre important souvent estimé à environ 3000.
Cette menace est d’autant plus réelle que la situation sécuritaire en Tunisie manque encore, malgré quelques réussites, d’une stratégie globale de lutte contre le terrorisme. L’existence, dans le pays, de cellules dormantes non encore démantelées et de dépôts d’armes non encore découverts n’arrange pas la situation. Pas plus que la situation explosive dans la Libye voisine, où les jihadistes ont reçu des coups durs mais n’ont pas encore désarmé.
Le rapport des Nations Unies souligne, par ailleurs, la montée des activités des groupes jihadistes dans la région de l’ouest africain et du Sahel, dont témoignent les dernières attaques revendiquées par Daech au Niger, au Burkina Faso et dans d’autres pays subsahariens.
En Tunisie, on a assisté récemment à un grand débat autour de la question du retour des terroristes, qui a divisé les composantes du paysage politique et médiatique entre une partie qui a opposé un refus catégorique à ce retour, insistant sur le fait que ces terroristes représentent un danger non seulement pour la Tunisie, mais aussi pour toute la région, et arguant que ces derniers ont commis des crimes contre l’humanité et qu’il est plus logique qu’ils soient jugés dans les pays où ces crimes ont été commis.
L’autre partie, qui représente la position officielle, montre une souplesse dans le traitement de ce problème, en affirmant que la constitution n’empêche aucun citoyen de regagner son pays, quitte à juger les auteurs de crimes terroristes selon les dispositions de la loi antiterroriste.
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur Hedi Majdoub a annoncé, dans une déclaration aux médias, que 800 terroristes tunisiens sont déjà rentrés des zones de tension, et qu’ils sont soumis à la surveillance des services de sécurité, tout en mettant en garde contre les estimations exagérées du nombre de Tunisiens actifs dans les rangs des groupes terroristes.
A. K.
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