Des enseignants, des élèves et des activistes se mobilisent pour la libération de 2 candidats au baccalauréat arrêtés, dimanche, pour consommation de cannabis.
Dhia et Mohamed Amine (18 ans), qui sont en classe terminale au lycée Mongi Slim, à Siliana, ont été arrêtés à 4 mois du concours national du baccalauréat. La société civile se mobilise pour les faire libérer, estimant qu’une erreur de jeunesse ne doit pas détruire leur avenir.
L’affaire tombe alors que le projet d’amendement de la loi 52 est débattu à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et que le nouveau texte proposé vise à éviter l’emprisonnement les consommateurs, qui acceptent de se faire soigner.
Cette loi, considérée comme répressive, condamne les consommateurs et détenteurs à une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans et à une amende de 1000 à 3000 dinars.
«Ils ont certes fait une erreur et doivent payer mais pas à ce point. De plus, Amine et Dhia qui sont de bons élèves, persévérants et travailleurs. Ils sont issus de familles moyennes qui tentent de s’en sortir. Tous les 2 sont orphelins de père et leurs mamans travaillent pour leur permettre de réussir leurs études et se construire un avenir», a indiqué l’un de leurs enseignants à Kapitalis, ajoutant: «Des jeunes célébrités ont été libérés suite à des pressions médiatiques, pourquoi ne pas en faire autant avec à Amine et Dhia?».
Notons que les camarades des 2 prévenus ont effectué une marche, ce matin, appelant à leur libération. Ils ont également interpellé le ministre de l’Education, Neji Jalloul, pour qu’il intervienne en leur faveur. «Ils pourraient jugés après les examens», ont-ils proposé.
Me Ghazi Mrabet, qui lutte pour la réforme de la loi 52, craint que les 2 élèves, qui sont majeurs, soient jugés sur la base de loi 52.
«En plein débat sur l’abrogation de cette loi au sein de la commission des lois à l’Assemblée, les députés ne sont pas conscients de l’enjeu et semblent sacrifier à la logique de la répression», a-t-il indiqué à Kapitalis. «Certains privilégient la prévention et la désintoxication. D’autres restent attachés à la sanction pénale et à l’emprisonnement. C’est une sorte de loi 52 bis qu’ils semblent nous préparer», a-t-il déploré Me Mrabet.
Y. N.
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