Le président de la république Beji Caïd Essebsi a estimé que les magistrats doivent trouver eux-mêmes la solution au problème du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
L’interview qu’il a accordée à la chaîne Nesma TV, dans la soirée du dimanche 19 février 2017, a été l’occasion pour le chef de l’Etat de s’exprimer sur la situation actuelle dans le pays et les différentes questions qui ont suscité l’intérêt de l’opinion public au cours de la dernière période.
Dans cette interview qui a durée 2 heures, plusieurs thèmes ont été à l’ordre du jour dont, notamment ceux concernant la politique interne et l’avenir du gouvernement d’union nationale après le retrait de la confiance de l’Union patriotique libre (UPL), le parti de Slim Riahi, et du Machrou, le parti de Mohsen Marzouk, la crise du CSM, la situation libyenne et bien d’autres questions d’actualité sur lesquelles il s’est aussi exprimé.
À une question concernant le contenu de son entretien avec son homologue américain Donald Trump, M. Caïd Essebsi a indiqué que sa conception de l’Etat l’empêche de dévoiler tous les propos qui ont été échangés lors de cet entretien, ajoutant que M. Trump l’a invité à poursuivre la discussion autour des questions d’intérêt commun à Washington.
Concernant l’amendement de la loi n° 52 de 1992 relative à la consommation des stupéfiants, il a fait part de son intention de convoquer le Conseil supérieur de la sécurité (CSS) pour débattre de la question de la suspension de l’application de certaines dispositions de cette loi, notamment, celle relative à la peine d’emprisonnement pour les consommateurs de drogues douces, et ce jusqu’à la promulgation de la nouvelle loi par l’Assemblée des représentants du peuple ( ARP).
À une question concernant les activités à caractère «diplomatique» du président du parti islamiste Ennahdha, le président Caïd Essebsi a répondu que la coutume internationale n’interdit pas à un chef de parti de prendre des initiatives de ce genre, ajoutant que Rached Ghannouchi agit par sa propre initiative et non en tant que représentant du président de la république.
Seul le ministre des affaires étrangères est habilité à représenter le chef de l’Etat, a cependant précisé Beji Caïd Essebsi, ajoutant que si l’Etat se fait représenter par une autre personne, ceci signifie nécessairement que le président n’est pas satisfait du travail du ministre des Affaires étrangères, or ce n’est pas le cas.
L’interview a été, en outre, l’occasion pour revenir sur quelques péripéties du dialogue national, le président de la république a réitéré sa considération au rôle joué par les organisations nationales, notamment par l’UGTT et l’Utica, mettant en valeur en particulier l’esprit patriotique qui animait l’ex-secrétaire général de la central syndicale Houcine Abassi, et ajoutant que cet esprit est partagé par son successeur, Noureddine Taboubi, avec qui il s’est entretenu récemment.
Béji Caïd Essebsi, c’est exprimé d’autre part, sur le blocage actuel du CSM, qui n’arrive pas encore à tenir sa première réunion, ce qui retarde la mise en place de la Cour constitutionnelle. Le président de la république s’est déclaré défavorable à toute intervention directe de sa part dans les affaires de la magistrature en formulant une proposition pour aider à débloquer la situation. C’est aux magistrats eux-mêmes de trouver une solution pour une issue à cette crise.
Abderrazek Krimi
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