De Sidi Bou Saïd à Jebel Lahmar, en passant par l’avenue Bourguiba, la médina ou le Belvédère, on croise beaucoup de touristes sous le soleil printanier de Tunis.
Par Jamel Dridi
«Les Tunisiens ne le remarquent sans doute plus, mais la lumière matinale ici est magnifique, paradisiaque». Il est 9h00 du matin, ce dimanche 19 décembre 2017, et Renaud, artiste-peintre à ses heures perdues, prend des photos de la baie de Tunis, à partir des hauteurs de Sidi Bou Said. Pour lui, Tunis est un sujet photographique idéal. La pollution est moins forte qu’en Europe et la luminosité incroyable ce qui rend ses photos «parfaites» (c’est son mot).
Les trésors cachés de la médina
Il est vrai que Tunis est belle au lever du jour. Mise à part une petite fraîcheur qui rappelle que nous sommes en février, le soleil, «cette donnée essentielle, pour le moral est au rendez-vous», selon Issam, Franco-tunisien, qui a décidé, avec son épouse et ses enfants, de venir passer quelques jours à Bizerte, dans la maison familiale. «En Europe, il fait gris et là où nous vivons, il n’y a pas de mer. Ici, après une heure d’avion, les enfants peuvent courir sur le sable pendant qu’avec madame on contemple la mer», dit-il, heureux de constater que son pays d’origine est très beau.
Lundi 20 février, Timothy et Vanessa se promènent, en début d’après-midi, du côté de Bab Bhar, au centre-ville de Tunis. Ce couple de jeunes retraités est passionné par le monde arabe où il a beaucoup voyagé. Mais c’est la première fois qu’ils viennent en Tunisie. Si, au départ, ils ont beaucoup hésité à venir après le retentissant et tragique attentat de Sousse, le 26 juin 2015, qui a fait une trentaine de victimes britanniques, là ils sont ravis.
Rencontrés par hasard dans un restaurant de Tunis, ils parlent de leur séjour tunisien : «Nous sommes de grands marcheurs et nous avons arpenté Tunis de long en large. Le mélange d’architecture arabe et occidental est étonnant. Et puis vous avez des trésors cachés dans la médina. Au détour de petites rues, on tombe sur des maisons du 19e siècle bien conservées», dit Tilmothy. Pour ce couple cultivé, Tunis est d’une richesse historique incontestable.
Des Anglais à Jebel Lahmar
S’y sentent-ils en sécurité? «Ecoutez, en deux semaines, nous n’avons eu aucun problème. La police est très présente et jamais nous n’avons senti de menaces. Pourtant, comme nous voulons vraiment vivre comme les locaux et pénétrer la vie sociale, nous marchons beaucoup et seuls dans des petites rues. Je vais même vous raconter une petite anecdote. Avant-hier, nous avons marché de l’avenue Bourguiba jusqu’au Belvédère et là nous-nous sommes perdus. Nous avons traversé une petite forêt et nous sommes arrivés dans une zone populaire au moment où la nuit tombait. Nous-nous y sommes promenés une heure jusqu’au moment où nous avons appelé un taxi. Le taxiste, étonné, nous a demandé ce que nous faisions là car, nous a t il dit, ‘‘Jebel Lahmar (Montagne Rouge) est un endroit parfois mal fréquenté’’. Alors que les gens que nous avons rencontrés étaient très gentils et pas du tout menaçants. La vérité, c’est que la conduite du chauffeur de taxi nous a plus fait peur en 15 minutes que nos promenades pédestres seuls de 15 jours.»
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