Le bras-de-fer Lassaad Yacoubi-Neji Jalloul est loin d’être terminé.
Les responsables du syndicat de l’enseignement secondaire, réunis samedi et dimanche 11 et 12 mars 2017, ont décidé une grève illimitée à partir du 27 mars courant.
La commission administrative de l’enseignement secondaire s’est réunie, hier, sous la présidence de Mohamed Ali Boughdiri, secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui a quitté la réunion en exprimant son opposition à la ligne dure ayant dominé les discussions.
La commission, qui n’a pu se mettre d’accord sur le principe de la grève générale, a poursuivi, aujourd’hui, ses travaux sous la forme d’une «rencontre des régions», une instance parallèle à la commission administrative, habilitée à décider de la grève sans le consentement du bureau exécutif de la centrale syndicale.
A l’issue de la réunion, une motion a été ratifiée par tous les représentants des régions notifiant l’observation par les enseignants du secondaire d’une grève illimitée, dans les collèges et les lycées, à partir du 27 mars courant, et ce jusqu’à ce que le gouvernement accepte la revendication principale du syndicat, à savoir le limogeage de Neji Jalloul, ministre de l’Education.
La direction de la centrale syndicale, manifestement opposée à une telle mesure, se trouve ainsi dans une situation peu enviable, notamment après les engagements pris par le secrétaire général Noureddine Taboubi pour que l’UGTT contribue à l’apaisement de la tension sociale et à la consolidation de l’esprit d’union nationale, seule condition pouvant permettre au pays de faire face aux difficultés économiques et sociales.
Par ailleurs, il est attendu que M. Taboubi reçoit, demain, lundi 13 mars, une délégation du syndicat général de l’enseignement secondaire afin de tenter de la ramener à de meilleurs sentiments.
Tout en appuyant la revendication du syndicat de l’enseignement secondaire relative au départ du ministre de l’Education, M. Taboubi et le bureau exécutif de l’UGTT ne semblent pas disposés à impliquer la centrale syndicale dans un mouvement de contestation de grande envergure dont personne ne peut prévoir les retombées négatives sur le pays et sur l’UGTT elle-même.
Avec cette décision de grève prise par le syndicat de l’enseignement secondaire, M. Taboubi voit sa marge de manœuvre se rétrécir considérablement et ses choix limités à une alternative difficile à assumer : ou bien il adopte la revendication du syndicat des professeurs ou bien il décide de geler le syndicat de l’enseignement secondaire et de retirer sa qualité de responsable syndical à Lassaad Yacoubi, son tonitruant secrétaire général, une prérogative dont dispose le bureau exécutif de l’UGTT en vertu de son règlement intérieur.
Abderrazek Krimi
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