Jamila Ben Mustapha vient de publier son premier roman ‘‘Rupture(s)’’, aux éditions Déméter, à Tunis.
La citation d’Aragon, tirée de ‘‘La Défense de l’infini’’, mise en exergue de ce roman donne un avant-goût des conflits intérieurs qu’annonce déjà le titre.
«Par quel insensible détour deux personnes qui connaissaient l’une de l’autre jusqu’à l’accent des silences et la moindre ombre des regards, peuvent-elles donc, sans que rien ne les retienne sur cette pente, devenir l’une à l’.autre étrangères et rapidement ennemies?», écrit Aragon, qui a souvent excellé dans la description des sentiments à la fois intenses et confus qui lient souvent l’homme et la femme.
‘‘Rupture(s)’’ raconte l’histoire d’Hassan, réfugié politique à Beyrouth, qui rentre en Tunisie, en février 2011, au lendemain de la révolution, après un long exil. Et c’est justement au moment où les nouvelles circonstances auraient pu le réunir à sa campagne des années difficiles, restée, elle, à Tunis, et leur permettre de vivre leur grand amour au grand jour, qu’il s’éloigne d’elle et décide de se lier avec une autre, sans rien lui dire et en se refusant à tout contact avec elle», annonce l’éditeur dans la 4e de couverture du roman, qui tente de décortiquer l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus complexe et de plus insondable.
Ici, le militant de la démocratie et de la liberté d’expression dans la vie publique s’avère, dans la vie privée, porteurs d’autres valeurs. Et quand c’est une femme qui s’attelle à la tâche de débusquer les mensonges et de démasquer la duplicité des êtres, on peut s’attendre à un roman intimiste écrit au scalpel…
Universitaire, professeure de lettres françaises, qui a enseigné à Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, Jamila Ben Mustapha est spécialiste, notamment, de Marcel Proust et d’Alain Fournier. Elle publié ‘‘Le temps dans Le Grand Meaulnes à la lumière de La Recherche. Une esthétique de la fragmentation’’, aux Presses universitaires de Rennes, France, en 2010. Elle collabore aussi régulièrement dans Kapitalis.
I. B.
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