Une délégation d’hommes d’affaires australiens a visité, vendredi 24 mars 2017, au Centre de promotion des exportations (Cepex).
La délégation, relevant de la Chambre de commerce et d’industrie arabo-australienne (AACCI), s’est rendue à la Maison de l’Exportateur, siège du Cepex, à Tunis. Elle était conduite par Julienne Hince, ambassadeur d’Australie désignée en Tunisie, résidant à Malte, et composée de responsables institutionnels et de représentants du secteur privé.
La visite au Cepex s’inscrit dans le cadre d’une visite de travail de deux jours en Tunisie.
La délégation s’est entretenue avec le Pdg du Cepex, Aziza Htira et son staff des moyens de mettre en place des partenariats économique et commercial pour rehausser davantage les échanges bilatéraux, qui ont franchi, pour la première fois de leur histoire, le cap des 30 millions de dinars tunisiens (MDT) en 2016 (13 pour l’export et 18 pour l’import), un montant qui reste très faible eu égard aux potentialités offertes pour les deux parties.
Cette visite, unique en son genre en Tunisie, d’une délégation d’un pays de l’Océanie, est venue dans le sillage de la 1ère consultation bilatérale entamée depuis juillet 2011 et qui s’est fixé, entre autres objectifs, l’encouragement des investissements dans divers secteurs (énergie, technologie de l’information, transport…) et l’accélération des négociations pour l’établissement d’un accord de non-double imposition qui mettra sur pied la balise réglementaire indispensable à l’élimination des écueils à l’impulsion des échanges entre les deux pays.
Les perspectives de développement des échanges commerciaux, qui sont au stade embryonnaire, restent importantes. Les structures publiques et privées doivent bâtir sur le socle déjà existant des quelques produits tunisiens écoulés sur le marché australien, en l’occurrence, des produits des industries mécaniques et électriques, des articles d’habillement, l’huile d’olive et les dattes.
La diligence de la Chambre mixte arabo-australienne à se présenter comme catalyseur du partenariat bilatéral n’est pas anodine. En effet, cela traduit la nouvelle réalité démographique et culturelle qui se prévaut en Australie, où l’on assiste, depuis quelques années, à une montée de la communauté ethnique d’origine arabe qui constitue un réservoir non négligeable pour l’absorption des produits d’origine tunisienne, et à fortiori de terroir.
Cette visite de travail au Cepex a été l’occasion pour la délégation australienne de s’enquérir de la physionomie et des atouts de l’offre tunisienne à l’export, et de se renseigner sur la structure du commerce extérieur de notre pays et des accords bilatéraux et multilatéraux qui le régissent.
Il ne faut cependant pas s’attendre à une hausse fulgurante des échanges entre l’Australie et la Tunisie, en raison, notamment, de l’éloignement géographique, de la différence entre les législations commerciales, des coûts de transport exorbitants, la méconnaissance du marché…). Mais il y a lieu de saisir l’énorme potentiel que recèle ce pays au 2e PIB/habitant du G20 (51.642 USD en 2015) et qui a enregistré un taux de croissance de 2,5% en 2016.
L’Australie est, par ailleurs, restée sur des taux de croissance positifs depuis plus de 20 ans, faisant preuve, de ce fait, d’une rare capacité de résilience à la crise économique et financière de 2006-2007.
La structure économique de la 12e puissance économique mondiale s’articule principalement autour de 3 secteurs majeurs : l’agriculture, l’industrie et les services, qui représentent, respectivement, 3,7%, 28,9% et 67,4% du PIB (valeurs de 2014).
Dans le registre du commerce extérieur, ce sont les pays de la zone Asie-Pacifique qui accaparent 71% des exportations australiennes. Le reste est réparti entre l’Union européenne (11,5%) et les Etats-Unis (9%). Les importations ont la même physionomie avec, respectivement, 52%, 24% et 14%.
La Chine est aujourd’hui le premier partenaire commercial bilatéral de l’Australie (28% des exportations et 15% des importations en 2014) et l’Asie se taille la part du lion dans les échanges du 5e pays le plus riche du monde avec 64% des échanges en biens de consommation, suivie par l’UE (19%), les Etats-Unis (13%) et l’Océanie (7%).
En ce qui concerne les services, l’UE concentre 22% des échanges avec l’Australie, devant les Etats-Unis (17%), l’ASEAN (15%) et le Japon (8%).
Les principaux clients de l’Australie (2014) sont la Chine (28,3%), le Japon (14,6%), les Etats-Unis (6,4%) et Corée du Sud (6,1%) et les principaux fournisseurs, la même année, sont la Chine (15%), les Etats-Unis (11,9%), le Japon (6,5%) et Singapour (5,4%).
Outre Mme Hince, la délégation est composée de Roland Jabbour, président de l’AACCI, directeur de l’Arab Bank Australia, William Fisher, ancien ambassadeur, James Harb, president de l’Australian Metals Group &Vice Chair, Fiona Hill, Fondatrice d’Almanar Consultancy, Mohamed Hage, directeur de Prominent Wealth et haut conseiller à CPG Advisory, Soufiane Rboub, membre du bureau du Council of Australia Arab Relation & International Advisor, University of Adelaide et William Fisher.
I. B. (avec communiqué).
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