L’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) peine encore à fixer une date définitive pour la tenue des élections municipales.
Par Abderrazek Krimi
L’Isie a déjà proposé, en début de ce mois de mars, aux différents acteurs politiques concernés par les élections municipales, à choisir entre le 5 ou le 12 novembre 2017, pour la tenue de ces élections. Cependant, un certain nombre de partis, notamment Al-Joumhouri et Afek Tounes, se sont opposés à ces dates et proposé le premier trimestre de 2018.
Chafik Sarsar s’impatiente
Devant l’absence d’un commun accord entre l’Isie et les partis, Chafik Sarsar, président de cette instance, a cru devoir prendre les devants et prendre lui-même l’initiative de fixer une date, sans attendre l’aboutissement des concertations avec les partis, qui pourraient prendre une éternité. Il a ainsi annoncé qu’il s’entretiendra, la semaine prochaine, avec le président de la république Beji Caïd Essebsi, ainsi qu’avec le chef du gouvernement Youssef Chahed et le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), afin de mettre fin à la polémique autour de la date des élections et fixer une date que tous les partis seront obligés d’accepter.
Certaines sources affirment que M. Sarsar proposera aux 3 présidents la date du 17 décembre 2017 pour la tenue des municipales, qui, selon lui, ont assez tardé. En effet, les conseils municipaux élus en mai 2010 ont tous été dissous en 2011 et remplacés par des délégations spéciales qui, elles mêmes, sont, depuis un bon moment, en perte de légitimité.
Chafik Sarsar reçu par Beji Caid Essebsi en avril 2015.
Les partis se hâtent lentement
Dans ce contexte, les polémiques se succèdent et se ressemble. La première a porté sur le projet de loi amendant et complétant la loi organique n°2014-16 relative aux élections et référendums et les discussions ont été bloquées pendant 7 mois à cause d’un différend à propos de la participation des forces armées aux élections locales. La deuxième a concerné la date des municipales et l’on craint sérieusement que celles-ci soient renvoyées aux calendes grecques. Et pour cause : certains partis politiques, aujourd’hui bien installés sur la scène politique, craignent que les résultats des prochaines élections ne changent fondamentalement la carte politique issue des législatives de 2014.
L’échec essuyé par les vainqueurs de ce scrutin, à savoir Nidaa Tounes et Ennahdha, dans la gestion des affaires de l’Etat et surtout le non-respect de leurs engagements vis-à-vis de leurs électeurs explique leur volonté de retarder le plus possible les prochaines municipales, dont les résultats ne sont pas garantis d’avance.
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