Pour Ahmed Nejib Chebbi, le président Caïd Essebsi est le principal responsable de la crise actuelle en Tunisie, et le seul en mesure d’agir pour éviter une catastrophe annoncée.
Le fondateur du Parti républicain (Al-Joumhouri) et ex-candidat aux élections présidentielles de 2014, Ahmed Nejib Chebbi, a appelé, jeudi 27 avril 2017, le président de la république, Beji Caïd Essebsi, à assumer ses responsabilités pour faire sortir le pays de la crise actuelle.
Dans un entretien accordé à ‘‘Tunisie Numérique’’, Chebbi a qualifié la situation actuelle en Tunisie de «catastrophique», et l’a expliquée par l’incapacité des différents gouvernements qui se sont succédé après la révolution de 2011 à trouver les remèdes adéquats aux maux et carences dont souffre le pays.
Ahmed Nejib Chebbi a fait porter au président Caïd Essebsi la responsabilité de la situation explosive actuelle qui est, selon lui, «la conséquence du choix qu’il a fait de l’équipe gouvernementale actuelle présidée par Youssef Chahed», soulignant ainsi l’échec du gouvernement d’union nationale, proposé par le président de la république en juin 2016 et mis en place à la fin d’août de la même année.
Caïd Essebsi doit «prendre l’initiative pour essayer de sauver le pays» et mettre fin aux tergiversations et aux hésitations dont la conséquence a été la dégradation de la situation dans le pays, aujourd’hui en proie aux protestations sociales qui menacent son avenir même.
Chebbi a estimé que cette situation «ne permet même pas de tenir des élections municipales, que dire alors si on se trouvait dans l’obligation de tenir des élections générales qui pourraient aboutir à une configuration politique pire que l’actuelle».
«Le président de la république, en tant que président du Conseil supérieur de la sécurité nationale, est le seul à posséder la légitimité politique pour lancer une initiative visant à sauver la nation», a souligné Chebbi.
Cette analyse de Chebbi est malheureusement confortée par l’échec de la visite effectuée jeudi à Tataouine par le chef du gouvernement Youssef Chahed, qui n’a pas pu convaincre les protestataires dans cette ville du sud tunisien de mettre fin à leur mouvement qui dure depuis plusieurs semaines.
Abderrazek Krimi
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