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Tunisie: La loi sur la réconciliation a du mal à passer

Réconciliation, oui, mais devant le tribunal. 

Le projet de loi sur la réconciliation économique et financière, même dans sa nouvelle version modifiée, n’a pas fini d’alimenter la polémique.

Par Abderrazek Krimi

En effet, cinq partis ont annoncé, dimanche 30 avril 207, la constitution d’un front politique dont l’objectif est de s’opposer à ce projet de loi proposé par le président de la république Beji Caïd Essebsi.

Selon une déclaration accordée par Zouhaier Maghzaoui, président du Mouvement Al-Chaab, Mosaïque FM, ce nouveau front est composé d’Al-Joumhouri, Al-Chaab, Attayar (Courant démocratique), Ettakatol et Front populaire. Il tiendra une réunion, mercredi 3 mai, pour convenir d’une démarche commune pour la mobilisation contre ce projet de loi.

De son côté, le conseil de la choura d’Ennahdha a, au cours de sa réunion dimanche, considéré que ce projet de loi, dans sa version actuelle modifiée, telle que présentée devant la commission de la législation générale à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), est «inacceptable».

Le parti islamiste a appelé, par ailleurs, à introduire d’autres modifications au texte pour qu’il soit compatible avec la constitution et n’empiète pas sur le processus de la justice transitionnelle mené par l’Instance Vérité et Dignité (IVD).

Marche contre la réconciliation

Marche à Tunis, samedi 29 avril 2017, contre la réconciliation.

Il est à rappeler qu’une marche de protestation contre ce projet de loi, à laquelle a appelé un collectif de la société civile, a eu lieu, samedi dernier, à Tunis.

Des députés de l’ARP, à l’instar d’Ammar Amroussia (Front populaire), ont mis la présidence de la république en garde contre leur insistance à vouloir faire passer ce projet de loi, malgré son rejet par une grande partie de la société, indiquant que, dans la conjoncture difficile actuelle dans le pays, cette action pourrait aggraver la tension sociale dans les régions.

Dans un geste symbolique, des citoyens ont brûlé, samedi dernier, une quantité de factures d’électricité de la Steg, en affirmant que plusieurs d’entre eux ne peuvent pas payer leurs dettes envers l’Etat et réclamant la généralisation de la réconciliation économique et financière à tout le monde, y compris les simples citoyens.

Contre la corruption

Pas de place dans le pays pour les bandes de corrompus. 

Reste à savoir quelle serait la réponse de la présidence de la république à ce refus du projet de loi, désormais exprimé par Ennahdha, membre de la coalition gouvernementale et dont le vote des députés sera nécessaire pour la promulgation du texte.

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