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Caid Essebsi : «Le processus démocratique en Tunisie est en danger»

Le président de la république, Béji Caid Essebsi a averti que le processus démocratique en Tunisie fait face à de graves périls. 

Dans un discours prononcé aujourd’hui, mercredi 10 mai 2017, au Palais des congrès de Tunis, en présence des membres du gouvernement Chahed, de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et des dirigeants des différents partis politiques, à l’exception du Front populaire qui a décidé de boycotter l’événement, le chef de l’Etat a déclaré qu’il s’adresse aux Tunisiens pour les avertir que le processus démocratique, démarré en janvier 2011, est en grand danger, à cause des mouvements sociaux dans plusieurs régions, des appels à la dissolution du gouvernement, à l’organisation d’élections anticipées et à la désobéissance civile émanant de certaines parties.

S’adressant aux partis de l’opposition, M. Caïd Essebsi a déclaré: «Ne comptez pas sur moi pour vous suivre dans cette voie. Aujourd’hui, nous avons un gouvernement légitime et un exécutif élu. Les élections de 2019 s’approchent. Et les partis qui estiment ne pas avoir la représentation qu’ils méritent n’ont qu’à s’y préparer», opposant ainsi une fin de non recevoir à ceux qui l’appellent à changer le chef du gouvernement.

 
A ceux qui ont appelé à un nouveau dialogue national loin du Palais de Carthage et de l’institution de la présidence de la république, le chef de l’Etat a déclaré: «Un dialogue loin des pouvoirs exécutif et législatif, je ne l’accepterais pas et le peuple tunisien ne l’acceptera pas non plus», a souligné M. Caïd Essebsi, qui a appelé au respect des institutions légitimes en dehors desquelles aucune décision engageant l’avenir du pays ne saurait être prise.

Le président de la république est, par ailleurs, revenu sur la démission, hier, du président de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie), Chafik Sarsar, qui était présent au Palais des congrès. «Vous m’avez appelé, hier, à 14 heures, pour m’informer de votre démission. J’aurais souhaité que vous m’en informiez avant et que vous écoutiez mon avis», a dit M. Caïd Essebsi. Et d’ajouter: «Quelles que soient vos raisons, ils n’atteignent pas le degré de gravité des problèmes actuels de la Tunisie», ajoutant que cette démission n’entravera en aucun cas la tenue des prochaines élections municipales prévue en décembre 2017.

E. B. A.

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