La période d’interdiction de voyage contre les personnes soupçonnées de corruption sera bientôt fixée à une durée maximale de 14 mois.
Cette période a été fixée par la commission des droits et liberté relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), réunie hier, vendredi 12 mai 2017.
Selon Naoufel Jammali, député du parti islamiste Ennahdha, qui parlait hier à Mosaïque FM, la commission a aussi exigé que la décision d’interdiction de voyage soit justifiée, tout en établissant le droit des personnes qui en sont frappées de saisir la justice en première instance et en appel.
Il est à rappeler que la décision d’interdiction de voyage a été prise en 2011 à l’encontre de trois catégories personnes : des membres des familles Ben Ali et Trabelsi, des figures de l’ancien régime ayant occupé des postes de hauts fonctionnaires de l’Etat ou des hauts dirigeants du Rassemblement démocratique constitutionnel (RCD), l’ancien parti au pouvoir dissout, ainsi que des hommes d’affaires soupçonnés d’avoir profité de facilités accordées par le régime aux dépens du contribuable.
Cette décision a été depuis très contestée et a représenté un sujet de polémique. Certains accusaient des responsables de la «troïka», l’ancienne coalition gouvernementale dominée par le parti islamiste Ennahdha, de profiter de cette sanction pour racketter les personnes concernées, et notamment les hommes d’affaires.
D’autres considérait qu’une telle mesure n’aide pas à relancer l’économie tunisienne en panne puisqu’elle dissuade les hommes d’affaires de faire de nouveaux investissements.
D’autres encore considéraient que l’interdiction de voyager est contraire aux dispositions de la constitution en matière de libertés individuelles, notamment celle relative à la liberté de circulation.
Abderrazek Krimi
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