La capitale du sud tunisien abritera, les 17 et 18 mai 2017, un colloque international sur le thème : «Sfax pôle de santé africain».
Par Wajdi Msaed
L’initiative revient au Conseil d’affaires tuniso-africain (Tunisia Africa Business Council, TABC), en partenariat avec la chambre syndicale des cliniques privées de Sfax et la participation du ministère de la Santé.
Redynamiser une région qui ne manque pas d’atouts
«Le choix de la ville de Sfax répond au souci de redynamiser une région disposant d’une infrastructure adéquate mais sous-exploitée», a expliqué Bassam Loukil, président de TABC, lors d’un point de presse organisé jeudi 10 mai courant pour présenter cet événement et dévoiler les différents axes du programme, ainsi que les invités venant de 11 pays d’Afrique subsaharienne.
«C’est une première que le TABC, habitué des missions d’affaires, s’engage à organiser en mobilisant les ressources humaines et matérielle, en collaboration avec les différentes parties prenantes pour garantir les meilleures conditions de réussite à un forum auquel nous accordons beaucoup d’importance et qui va traiter des cliniques, des services médicaux, des potentialités humaines ainsi que des moyens susceptibles de permettre de nouer des partenariats dans ce domaine avec les parties étrangères», a encore expliqué M. Loukil, qui estime que la région de Sfax a toujours joué un rôle de premier ordre dans le domaine médical notamment à travers ses 17 cliniques privées (qui seront bientôt 20 avec les 3 autres en cours de construction) et son potentiel en compétences médicales et para-médicales.
Tout ce dispositif, qui se trouve en baisse de charge, ajouté à un aéroport Thyna-Sfax fonctionnant au ralenti depuis de nombreuses années, a besoin d’une meilleure visibilité afin de permettre à la 2e ville en Tunisie de devenir un hub médical régional et une destination privilégiée pour le tourisme de santé, d’autant que la compagnie aérienne nationale, Tunisair, partenaire du TABC, semble disposée à étudier la possibilité d’ouvrir de nouvelles lignes aériennes desservant Sfax à partir de certaines capitales africaines.
Un marché de fait : l’Afrique subsaharienne
«Il y a, dans le domaine de la santé, une demande importante dans un marché de fait. Le Burkina Faso, par exemple, compte, à lui seul, 400 patients qui viennent, chaque semaine, se faire soigner en Tunisie», a encore indiqué M. Loukil
L’initiative du forum est soutenue par le département de tutelle, eu égard aux besoins croissants d’un continent qui comptera 1 milliard d’habitants en 2050 et qui compte, aujourd’hui, 500 millions de citadins demandeurs de services dans différentes spécialités médicales de grande renommée en Tunisie.
«La ligne aérienne reliant Tunis à Conakry, la capitale de la Guinée, inaugurée le 17 mars 2017, est en mesure d’être rentabilisée par le flux de patients et d’étudiants», a précisé le président du TABC, en rappelant le périple effectué récemment par le chef du gouvernement Youssef Chahed dans plusieurs pays africains subsahariens, qui a permis de confirmer l’intérêt accru manifesté par les responsables de ces pays à l’aide tunisienne pour la formation des médecins et la gestion des cliniques sur place.
Médecine et enseignement supérieur
«Il y a un gisement de confiance qui doit être mieux exploité, dans deux secteurs de grande importance, la médecine et l’enseignement supérieur», a encore affirmé Bassam Loukil, en rendant hommage, au passage, à la faculté de médecine de Sfax, qui est engagée dans la mise en place d’un établissement similaire au Tchad, financé par la Banque africaine de développement (BAD).
Toutefois, a-t-il ajouté, «il faudra éviter les erreurs et les mauvaises pratiques enregistrées par le passé et sensibiliser toutes les parties prenantes, médecins, cliniques et sociétés spécialisées dans les services d’évacuation sanitaire, afin d’assurer le bon accueil et de préserver la bonne image de marque dont bénéficie la Tunisie auprès des pays africains subsahariens».
Le président du TABC a plaidé, dans ce contexte, à la création d’une société de services, associant toutes les cliniques privées de la région de Sfax, et qui aurait pour mission de ramener les patients et à leur assurer un bon accueil et des conditions de séjour adéquates.
Anis Jaziri, secrétaire général de TABC, a, de son côté, présenté le programme du forum et la liste des délégations ayant déjà confirmé leur participation, qui compte, notamment, en plus des ministres et des hautes personnalités, des présidents de conseils nationaux de santé, des directeurs généraux de sécurité sociale et de caisses d’assurance, ainsi que des directeurs de cliniques et de sociétés d’évacuation sanitaire.
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