Les témoignages de Sakhr El-Materi pour l’IVD seraient encore plus retentissants et révélateurs que ceux d’Imed Trabelsi, apprend-on de bonne source.
Par Hassen Mzoughi
La date de la diffusion des témoignages du gendre de l’ancien président Zinelabidine Ben Ali, enregistrés sur demande de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) en cinq séances d’audition par Skype, n’est toutefois pas encore connue.
Sakhr El-Materi, l’un des membres influents du sinistre clan Ben Ali, aurait fait des révélations sur les privilèges incommensurables dont il a bénéficié non seulement grâce, indique-t-il, à la générosité de ses «protecteurs», l’ex-président et son épouse, mais aussi grâce à «des ministres, patrons de banques et autres personnes bien placées» qui lui ont déroulé le tapis rouge.
Les largesses su système Ben Ali
Celui qu’on a présenté comme «le successeur» de Ben Ali, après avoir pris la place du «gendre préféré» qu’occupait Slim Chiboub, va plus loin qu’Imed Trabelsi et révèle, croit-on savoir, des noms de plusieurs hauts cadres de l’Etat qui ont mouillé dans ses magouilles.
Il aurait également cité les noms de quelques personnalités ayant bénéficié comme lui de grosses largesses du système mafieux de Ben Ali.
Sakhr El-Materi aurait par ailleurs «confirmé» les informations données par Imed Trabelsi dans un précédent témoignage diffusé par l’Instance.
Sakhr El-Materi et son épouse Nesrine Ben Ali.
Installé aux Seychelles, El-Materi admet avoir «commis des erreurs» et se dit prêt à en rendre compte en Tunisie. Il affirme être prêt à s’expliquer sur les affaires où des preuves «peuvent être produites contre lui».
Son avocat Me Abdallah Tahar Jarboui, a récemment indiqué que l’IVD a approuvé le dossier de son client, en vertu de l’article 46 de la loi n°2013-53 relative à la justice transitionnelle.
L’IVD veut aller plus loin
Depuis qu’il a quitté la Tunisie après la révolution du 14 janvier 2011, Sakhr El-Materi et son épouse ont séjourné en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, avant d’obtenir l’asile aux Îles Seychelles.
Après le «succès» de la diffusion du témoignage d’Imed Trabelsi, tourné à la prison de Mornaguia, où il est incarcéré, l’IVD semble déterminée à avancer dans cette voie, ne fut-ce que pour chahuter le projet de loi sur la réconciliation économique et financière, qu’elle considère comme une tentative pour lui couper l’herbe sous les pieds.
Imed Trabelsi, Sakhr El-Materi… L’IVD serait prête à lever d’autres «lièvres».
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