Hafedh Caïd Essebsi tente de calmer les critiques des coordinateurs régionaux de Nidaa Tounes, inquiets des dérives actuelles de leur parti.
Faisant suite à l’appel lancé, au milieu de la semaine écoulée, par les coordinateurs régionaux de Nidaa Tounes, pour la tenue du comité politique élargi, Hafedh Caïd Essebsi, le directeur exécutif autoproclamé du parti, a convoqué, dimanche 11 juin 2017, ces derniers pour une réunion consacrée à «l’examen de la situation actuelle du parti et ses retombées sur la scène politique nationale», selon un communiqué publié à cet effet.
Fidèle à ses mauvaises habitudes, Hafedh Caïd Essebsi, qui cherche à apaiser la tension qui s’est installée au sein des structures régionales et locales du parti, suite à la récente déclaration conjointe des blocs parlementaires Nidaa et Ennahdha, a choisi de contourner l’instance officielle, à savoir le comité politique élargi, par une réunion «officieuse», qui n’aura finalement pas l’impact recherché.
Si le président du bloc parlementaire de Nidaa, Sofiane Toubel, ainsi que Khaled Chaouket, qui assure désormais officieusement le rôle de porte-parole du parti, ont participé à la réunion, l’absence de Borhen Bsaies, chargé du dossier politique, et de Samir Laabidi, les deux nouvelles «recrues», a, néanmoins, été remarquée, car l’objet de la réunion les concernait à plusieurs égards.
Le communiqué soporifique et convenu publié à l’issue de la réunion ne saurait escamoter l’atmosphère tendue dans laquelle celle-ci s’est déroulée. Elle n’a d’ailleurs débouché sur pratiquement rien qui puisse rassurer la base sur les capacités du parti à dépasser sa grave crise actuelle.
Dans leur communiqué de la semaine dernière, quelque 21 coordinateurs régionaux s’inquiétaient du sort de leur parti qui, selon eux, s’est beaucoup éloigné des principes et valeurs sur lesquels il a été fondé, ainsi que des objectifs qu’il s’était assigné. Ils se sont aussi indignés des décisions prises à l’encontre les députés, dirigeants et militants ayant critiqué certaines décisions de la direction actuelle.
Cette politique d’exclusion, qui a considérablement affaibli le parti, compromet son avenir même, estiment-ils, en appelant à reconsidérer cette ligne politique et à revenir sur certaines décisions prises ces derniers mois, notamment celles relatives à l’exclusion des plusieurs députés ayant critiqué la direction du parti et au rapprochement surprise, annoncé il y a une semaine, avec le parti islamiste Ennahdha, qui a abouti à la constitution d’un haut comité de coordination, le parti islamiste étant, selon eux, un rival qui ne saurait devenir un allié.
A. K.
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