Youssef Chahed, hier, au port de Radès : principal fief de la corruption et de la contrebande.
Youssef Chahed a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les causes de l’incendie survenu, jeudi 15 juin 2017, au port de Radès.
Visiblement intrigué par cet incendie qui s’est produit quelques heures après la visite inopinée qu’il a effectué à ce port commercial et les décisions qu’il a prises à l’encontre de 56 douaniers de différents grades affectés au port, dont 21 suspendus immédiatement de leur fonction et 35 devant être traduits devant le conseil d’honneur de la douane, le chef du gouvernement a chargé les ministres de l’Intérieur, des Finances et du Transport de diligenter une enquête et de déterminer les responsabilités. La possibilité que cet incendie soit d’origine criminelle n’est pas du tout à écarter.
Par ailleurs, l’incident n’a pas manqué d’enflammer la toile. Des internautes ont favorisé la thèse, trop plausible à leurs yeux, du complot dirigé contre M. Chahed et la guerre contre la corruption et la contrebande, dont le port de Radès est l’un des plus importants fiefs.
D’autres ont avancé la thèse que le but des auteurs de l’incendie est de détruire des indices sur la corruption pouvant impliquer certains employés du port.
D’autres encore ont soutenu que l’incendie est un message de menace destiné au chef du gouvernement de la part des chefs des réseaux de corruption qui ont pignon sur rue dans le port et qui craignent d’être touchés, eux aussi, par la vague d’arrestation lancée le 23 mai dernier contre les barons de la corruption et de la contrebande.
En attendant les résultats des enquêtes en cours, il est clair que Youssef Chahed a voulu, par sa visite inopinée d’hier et les décisions qui ont suivi, envoyer un message de fermeté à ceux qui misent sur un relâchement de la campagne anti-corruption pour poursuivre leurs sales besognes.
Il a voulu aussi dissiper les doutes exprimés par certains dirigeants de l’opposition quant à sa volonté d’en finir réellement avec les fléaux de la corruption et de la contrebande qui gangrènent l’économie tunisienne et empêchent sa relance.
A. K.
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