A l’occasion du 5e anniversaire de Nidaa Tounes, une délégation du parti, dont la veuve de Lotfi Nagdh, a été reçue par le président Caïd Essebsi.
Pour le 5e anniversaire du parti, une délégation a été reçue, aujourd’hui, vendredi 16 juin 2017, au Palais de Carthage, par le président de la république, Béji Caïd Essebsi, qui avait co-fondé, en juin 2012, ce parti qui l’a porté à la tête de l’Etat, à l’issue des élections présidentielles de décembre 2014.
A travers cette visite symbolique, la délégation, où Hafedh Caïd Essebsi, secrétaire exécutif autoproclamé, a brillé par son absence, a voulu exprimer sa reconnaissance au fondateur du parti et lui montrer que Nidaa existe encore malgré tous les remous qui le secouent depuis 2015.
La délégation est composée de Houda, veuve de Lotfi Nagdh, ancien coordinateur de Nidaa à Tataouine, tué par des extrémistes religieux, le 18 octobre 2012, le député Chakib Bani et la plus jeune membre active du parti, Rabeb Alsebeai, ainsi que Mustapha Ben Saïd, coordinateur régional de Manouba.
Simple détail : Mustapha Ben Saïd fait partie des coordinateurs régionaux ayant affirmé, le 11 juin courant, leur soutien à la direction actuelle et à «ses choix stratégiques», pour contrer les autres coordinateurs qui ont dénoncé la création d’un comité supérieur de coordination réunissant Nidaa Tounes et, son présumé adversaire devenu son unique allié, le parti islamiste Ennahdha.
Notons que la présidence de la république n’a pas communiqué sur cette visite, qui doit susciter des interrogations sur l’image que Béji Caïd Essebsi a, aujourd’hui, du parti qu’il avait fondé et que son fils a réussi à détruire et à vider de la plupart sinon de tous ses fondateurs et à transformer en une coquille vide ou presque.
Nidaa Tounes de 2017 n’a plus rien à voir avec celui que les Tunisiens ont porté au pouvoir en 2014 : c’est une formation sans âme, ayant perdu tous ses dirigeants qui comptaient et qui ne compte plus aujourd’hui qu’un ramassis d’incompétents et d’opportunistes notoires.
Une autre question s’impose également à propos de la composition de la délégation, pour le moins surprenante, et qui laisse penser qu’elle a fait l’objet d’une négociation serrée entre la présidence de la république et la direction du parti. M. Caïd Essebsi a-t-il refusé de recevoir les Hafedh Caïd Essebsi, Sofiane Toubel et autre Borhen Bsaies, aujourd’hui très décriés et qui ont une très mauvaise image dans l’opinion? Très probable…
Yüsra Nemlaghi
Donnez votre avis