Triste époque que nous vivons où un triste sire appelé Borhen Bsaïes, l’icône noire de la corruption intellectuelle, revenir aujourd’hui, occuper les devants de la scène politique.
Par Hedia Yakhlef *
«Pierre jamais ne fond et p… jamais ne se repent.» Si l’esprit de cet adage ancestral est, dans l’absolu, un peu trop fixiste, affirmant le caractère immuable des choses et des êtres, il nous semble convenir à merveille à certaines personnes dont l’attitude, la manière et le comportement ne sont pas du tout prêts à bouger d’un iota tant c’est devenu chez eux une nature profonde que rien ne semble pouvoir changer.
Les deux dérives du parti Nidaa
Il en va ainsi du triste sire Borhen Bsaïes qui est venu se fendre, sur une chaîne de radio, d’une diatribe contre la députée de Nidaa de Sousse, Zohra Driss, qui a eu l’outrecuidance, selon ce matamore des ondes, d’appeler à un changement à la tête de son parti et de son groupe parlementaire. Crime de lèse majesté pour cet adhérent de la 25e heure, cette rustine de fortune par laquelle des dirigeants mal avisés croient pouvoir réparer les voiles d’un vaisseau en perte de vitesse et en errance grave.
On peut ne pas partager les analyses de Mme Driss; on peut avoir des divergences de point de vue et de méthode avec elle, mais elle ne nous semble pas avoir proféré une hérésie politique quand elle a pointé du doigt deux figures de la dérive du parti Nidaa: la dérive de la tentation patrimonialiste du pouvoir conçu comme legs mécanique transmis du père au fils et la dérive mercantiliste où le pouvoir est exploité comme instrument de fructification d’un capital matériel personnel.
Mme Driss a exprimé une opinion et pour cela elle doit être respectée surtout que cette opinion est largement partagée par les militants de la région dont elle est issue et qui lui a donné sa légitimité élective.
Faut-il rappeler à ce «journaleux» de Bsaïes, formaté dans le vieux moule du journalisme flagorneur et larbin du système de Ben Ali, dont il fut le propagandiste notoire, que les opinions, dans leurs variétés et les propositions dans leurs divergences, sont le levain de la démocratie et que c’est par la critique que le politique avance?
Faut-il lui rappeler que les temps ont changé où lui et les siens, journalistes au bagout putride, au verbe servile, au postillon fétide, pouvaient y aller de toute leur verve nauséabonde et de leur fiel pour écharper ceux qui avaient le malheur de déplaire à leur maître le despote dont ils étaient les chantres dociles et les obligés d’écuelle et de rogatons ?
Une cohorte de pharisiens sans vergogne, sans foi ni loi.
Une pierre qui ne fond pas
Bsaïes ne comprendra pas et ne changera pas. Il est cette pierre qui ne fond pas car il est la preuve et le nom de cette intelligence perverse qui a pendant de longues années intoxiqué l’esprit des Tunisiens lustrant l’image de son idole et couvrant d’un manteau blanc les turpitudes de son maître.
Bsaïes ne changera pas et restera à jamais l’icône noire de la corruption intellectuelle, morale et spirituelle, le maître «panseur» d’une cohorte de pharisiens sans vergogne, sans foi ni loi, semant leurs mots à tout vent, dans l’impunité totale de ceux qui n’ont eu jamais à répondre de leurs actes, de leurs écrits, des maux dont ils ont la responsabilité. Ceux qui ne se sont jamais amendés. Ceux qui, par crainte et lâcheté, se sont éclipsés un court moment dans leur coquille de gastéropode, pour revenir, plus bavant que jamais, écouler leur haine, leur invective, leur insolence, leur morgue et, insulte suprême pour qui les ont connus dans leurs oeuvres pour et auprès de Ben Ali et consorts, revenir aujourd’hui, en chevaliers blancs occupant les devants, juger les autres et évaluer leur travail et leurs actions.
Triste époque que nous vivons !
* Enseignante.
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