Yasmine Azaiez a clôturé avec brio les soirées tunisiennes de Carthage, jeudi 17 août 2017, avant que la 53e édition du festival ne prenne fin avec le spectacle indien ‘‘Bharati’’.
Par Fawz Ben Ali
Le festival de Carthage a misé cette année sur la diversité et notamment sur les jeunes talents tunisiens, qui se sont montrés à la hauteur du prestigieux théâtre et capables d’attirer les foules, comme Yasmine Azaiez.
Après avoir été programmée l’année dernière à la Basilique Saint-Cyprien dans le cadre des soirées parallèles du prestigieux festival, la jeune violoniste, compositrice et chanteuse s’est trouvée cette année dans la programmation officielle du théâtre romain pour assurer son propre spectacle et non pas la première partie d’un autre artiste. Et elle n’a pas démérité.
Le public est là
Grand orchestre, plusieurs écrans en fond de scène, art visuel et lumière flamboyante; le ton est donné à 22h avec le début du show ‘‘Fabulous’’; et c’est une Yasmine Azaiez aux taquets qui entre sur scène avec son violon électrique pour nous jouer un morceau composé spécialement pour cette soirée à Carthage intitulé ‘‘Prelude to Carthage’’.
Très émue de se retrouver devant des milliers de spectateurs, la jeune artiste se confie à son public : «Beaucoup m’ont dit que je ne pourrais pas remplir Carthage, mais vous êtes là!»
Très active sur les réseaux sociaux, Yasmine Azaiez a fait part à ses fans ces dernières semaines des moindres détails de ses préparatifs pour le grand jour, promettant un show digne des grandes stars mondiales. Chose promise, chose faite, la célèbre violoniste a tout mis en œuvre pour nous mettre plein les yeux et les oreilles.
On l’a connue comme violoniste, mais c’est une véritable show-woman qui a fait son apparition ce soir-là. Rares sont les artistes qui chantent et jouent au violon en même temps, Yasmine Azaiez le fait merveilleusement bien, avec aisance, toujours en osmose avec son orchestre composé de musiciens américains, de ses jeunes étudiants et de figures tunisiennes connus comme le jazzman Omar El Ouaer qui l’a accompagnée au piano.
Yasmine Azaiez a choisi de diviser son spectacle en deux parties consacrant la première à son avant-dernier album ‘‘Fusion’’ où elle nous a joué ses compositions personnelles et des versions jazzy de ‘‘Taht el Yasmina’’ et ‘‘Samra ya samra’’ de Hedi Jouïni. Mais la deuxième partie de la soirée, placée sous le thème ‘‘Fabulous’’, qui est également le nom de son dernier album sorti deux jours avant son concert à Carthage, a pris une tout autre tournure.
Fabuleux show
Des lumières plus vives, des rythmes plus rapides, des danseurs et puis l’arrivée de la jeune chanteuse Amal Cherif comme guest star.
Yasmine Azaiez est plus électrique que jamais en cette seconde partie; tout en jouant sur son violon, elle chante, prend part à la chorégraphie et guide son orchestre. Il faut dire que cette artiste, qui s’est passionnée pour le violon dès l’âge de 4 ans, possède plus d’une corde à son arc.
Après avoir été bercée par la musique classique, Yasmine Azaiez a aujourd’hui trouvé sa propre voie, celle de l’improvisation, de l’innovation et de la liberté musicale, chose qui se manifeste clairement dans ‘‘Fabulous’’ où elle a laissé libre cours à son grain de folie pour nous proposer une musique aux accents électro-pop, moderne et dans l’air du temps.
Le spectacle de Yasmine Azaiez fut sensationnel, coloré et de haute volée. La virtuose du violon a bien montré qu’elle a toute sa place dans la programmation de Carthage. Pourvu que les prochaines éditions donnent autant la chance à nos jeunes artistes.
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