Ghannouchi fait allégeance au chantre du salafisme jihadiste.
L’Union internationale des savants musulmans (UISM), dirigée par Youssef Al-Qaradâwî, s’oppose aux propositions de Béji Caid Essebsi pour renforcer les droits des femmes.
Dans un communiqué publié, le 19 août 2017, sur son site officiel, l’UISM a exprimé son opposition aux propositions du président de la république tunisienne pour instaurer l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme et autoriser le mariage d’une Tunisienne musulmane avec un non-musulman.
Dans ce communiqué, signé conjointement par Youssef Al-Qaradâwî, leader de cette association, et par son secrétaire générale, Ali Al-Korra Daghi, on lit notamment: «L’islam a assuré à la femme ses droits dans l’héritage comme il a été indiqué dans le verset 228 de la sourate Al-Baqara. Le Coran a été très clair sur la question de l’héritage entre l’homme et la femme. Le verset 11 de la sourate Al-Maraa est clair et net. Dans près de 30 cas, la femme a droit à une égalité dans l’héritage avec l’homme, et même plus».
Ghannouchi accueille son maître à penser à l’aéroport de Tunis-Carthage, en 2012.
Vous avez bien lu: 30 cas… Alors pourquoi l’UISM s’oppose-t-elle à la proposition de Béji Caïd Essebsi d’instaurer l’égalité successorale dans le droit tunisien? Qu’est-ce qui, dans cette proposition, gêne-t-il M. Al-Qaradâwî et ses frérots, si le Coran et l’islam garantissent l’égalité homme-femme?
L’UISM s’est aussi opposée à la proposition relative au mariage d’une musulmane avec un non-musulman, en se référant aux versets 221 de la sourate Al-Baqara et 10 de Al-Momtahina, appelant par la même occasion les députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) de rejeter ce projet de loi, en prétendant qu’il n’est pas conforme à la constitution tunisienne, en se basant sur l’article 1er de cette constitution, qui stipule que la Tunisie est un Etat dont la religion est l’islam. Or, les ulémas de l’UISM feignent d’ignorer que ce même texte stipule aussi que les hommes et les femmes sont égaux en droit.
Al-Qaradâwî et Ghannouchi au congrès de l’Organisation des ulémas musulmans.
Notons qu’en 2012, Youssef Al-Qaradâwî, connu pour être le leader de la confrérie des Frères musulmans, classée organisation terroriste en Egypte, est venu en Tunisie, à l’invitation du bureau tunisien de l’UISM, conduit par Rached Ghannouchi, président du parti islamiste tunisien, pour faire des prêches incitant les jeunes à partir au jihad.
E. B. A.
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