Mohamed Ghariani recrute d’anciennes figures du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) pour meubler les listes d’Ennahdha aux prochaines municipales.
Cette information, qui n’a été ni démentie par le parti islamiste ni par Ghariani, ancien secrétaire général du RCD, fait des gorges chaudes dans les réseaux sociaux où l’on déplore ce rapprochement contre-nature entre deux mouvements politiques qui, autrefois, étaient des ennemis jurés.
Des partisans d’Ennahdha ont moyennement apprécié, eux aussi, que leur parti fasse appel aux représentants de l’ancien régime dictatorial de Ben Ali, qui les a longtemps réprimés.
Figure emblématique de l’ancienne dictature, Mohamed Ghariani, avait été accusé, au lendemain de la révolution de janvier 2011, d’abus de pouvoir et de malversations dans la gestion du RCD. Arrêté, le 11 avril 2011, il sera libéré le 10 juillet 2013. En octobre de la même année, il a été nommé conseiller politique de Béji Caïd Essebsi, alors président de Nidaa Tounes, un poste qu’il quittera en 2014.
Mohamed Ghariani a aussi été désigné 2e vice-président du parti Al-Moubadara (Initiative nationale destourienne), fondé au lendemain de la révolution de 2011, par Kamel Morjane, ancien ministre de Ben Ali (Défense, Affaires étrangères).
Par la suite, il a rencontré Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, et s’est rapproché des islamistes, mettant son réseau politique à leurs services.
Les municipales, prévues pour le 17 décembre 2017, pourraient constituer une occasion pour une alliance historique entre les anciens RCDistes et les islamistes.
La révolution est bien en marche…
Y. N.
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