Syam Ben Youssef a eu fort à faire avec les remuants attaquants congolais.
La Tunisie, forte de 3 points d’avance sur la République démocratique du Congo (RDC), ira au Mondial 2018, si elle ne flanche pas contre la Libye et la Guinée, éliminées.
Par Hassen Mzoughi
Dans un stade des Martyrs chauffé à blanc, à Kinshasa, la Tunisie a assumé son rang, dans la douleur. Menés 2 à 0 au début de la seconde mi-temps, et dominés dans le jeu, les Tunisiens ont réagi en un éclair, avec deux réalisations en 2 minutes signées Amine Ben Amor et Anice Badri (77e, 79e). C’est à cet instant que le sort de la rencontre a basculé en faveur de la Tunisie. Une «remontada» presque inespéré et incroyable. Un grand moment dans un match compliqué et une réaction qui honore une équipe super courageuse.
Le foot est truffé de ce genre de dénouements heureux : après avoir été malmenée, à la limite de la rupture après 75 minutes de jeu, l’équipe de Tunisie a puisé dans ses ressources mentales pour renverser une situation compromise en remontant 2 buts de retard à quelques 10 minutes du coup de sifflet final de l’excellent arbitre sud africain Benett. Une réaction qui en dit long sur la forte personnalité de cette équipe de Tunisie.
Nabil Maaloul qualifiera ce match nul de «très précieux». Et d’ajouter en conférence de presse d’après match à Kinshasa que ce résultat «est une victoire. Il nous ouvre la porte de la Russie».
Un but sur la première occasion
Si la Tunisie a bien débuté son match, restant bien en place et réduisant les espaces face à la triplette offensive Kakuta-Bakambu-Mubele, elle a néanmoins cédé, dès la 9e minute, par le capitaine congolais Mbemba, pratiquement sur la première occasion dangereuse de l’adversaire.
Incapable d’inquiéter l’arrière-garde congolaise, avec un milieu de terrain sacrifiant aux tâches défensives, Youssef Msakni peinant à la relance, Yohan Touzgar isolé devant et des latéraux sans aucun apport offensif, la Tunisie est rentrée au vestiaire menée d’un seul but. Et ce n’était pas chèrement payé.
A la reprise, Maâloul a décidé de renforcer son attaque et de lancer Anice Badri à la place de Hamdi Nagguez. Une décision d’une haute importance pour l’équilibre du jeu et surtout pour Youssef Msakni, désormais «libéré» dans la zone adverse. Comme en témoigne sa passe en cloche dans la zone de réparation qui amena le but égalisateur de Badri.
Mais ce sont les locaux qui vont encore frapper sur une terrible percée de Mpoku. Bien en place, les Congolais manquaient même le break par Bakambu, mis en échec par Aymen Mathlouthi. A ce moment là, on avait craint la «cata» pour les «rouge et blanc».
Les Tunisiens ne baissent pas les bras et reviennent à la charge. Ils vont mettre à nu la grosse faiblesse de la défense locale au dernier quart d’heure de la rencontre. Croyant avoir définitivement gagné la partie, les Congolais multiplient les distractions. Fatales puisque Amine Ben Amor et Anice Badri dans la foulée remettent la Tunisie sur la bonne voie au terme d’un scénario intenable.
La Tunisie s’en est finalement bien sortie. Mieux, elle avait eu la chance inouïe de tuer le match sur 2 occasions en or, offertes à Amine Ben Amor et Youssef Msakni à quelques secondes de la fin.
Quatre points pour voir la Russie
En deux minutes, la Tunisie a remis les choses au point, tandis qu’en 2 minutes la RDC a peut-être vu ses espoirs de voir la Russie s’envoler.
En tous les cas, les 4 points engrangés sur les deux duels face à la RDC, son rival direct (victoire à Tunis, 2-1 et nul à Kinshasa, 2-2), pèseront dans le décompte final.
Première avec 10 points, avec 3 points d’avance sur la RDC, la Tunisie se rendra le 7 octobre prochain à Conakry pour rencontrer la Guinée, qu’elle a battue à Tunis 2-0, avant de recevoir la Libye lors du dernier match.
La Tunisie aura besoin de 4 points pour officialiser la qualification à sa 5e coupe du monde.
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