La Tunisie, qui a remporté l’Afrobasket 2017, dominant en finale le tenant du titre, le Nigéria (77-65), est bien partie pour dominer le basket africain.
Par Hassen Mzoughi
Le Cinq national a été porté, samedi soir 16 septembre 2017 par un public en or, en majorité féminin comme en quarts et en demi finale, par le vétéran meneur de jeu Nizar Knioua, qui a porté le collectif pendant les moments difficile d’une rencontre, et Zied Chennoufi (19 points et 9 rebonds). La médaille de bronze a été remportée par le Sénégal.
Pourtant, les Tunisiens se sont compliqué la tâche avec un premier quart-temps raté (8-14). Mais après leur 0/8 de loin pour commencer la partie, ils vont profiter du retour de l’adresse du duo Chennoufi et Knioua.
Amor Abada.
Les trois points d’Omar Abada
La raquette s’ouvre pour Mohamed Hadidane et l’écart grimpe, atteignant les 15 points et plus dans le troisième quart-temps. À partir de là, jamais le Nigéria ne parviendra à recoller, Ike Diogu (20 points, 10 rebonds) et ses coéquipiers revenant tout de même à 7 points (68-61) à deux minutes de la fin. Mais un 3 points d’Omar Abada scellera le sort du match, les Tunisiens ayant réussi 12 tirs de loin sur 32 tentatives.
La Tunisie a été fidèle durant la finale à ce qu’elle a été pendant toute la compétition : un jeu défensif remarquable, une attaque fluide basée sur les passes rapides et le shoot à distance et un concentré de courage et d’intelligence. Sans oublier cette montée en puissance de la sélection en quarts et en demi, après un premier tour laborieux, qui lui a procuré une bonne dose de confiance.
Mohamed Hadidane.
Adel Tlatli, Mario Palma et… Mohamed Hadidane
D’abord rendons hommage à un autre champion d’Afrique, Adel Tlatli, coach de l’équipe de Tunisie pendant 12 ans et vainqueur de l’Afrobasket 2011. L’équipe qui a surclassé le Nigéria en finale hier à Radès est presque la même qu’il a conduite au titre il y a six ans au championnat d’Afrique le plus relevé à Madagascar. Amine Rzig et Marouan Kechrid, pour ne citer que les hommes de base, ne sont plus dans l’effectif mais Mario Palma (67 ans) n’a pas essayé de se démarquer de son prédécesseur. Il n’a pas effectué un changement notable par rapport à l’équipe qui a disputé l’Afrobasket 2015, au terme duquel Adel Tlatli a quitté la sélection. Certes il a fait appel à des nouveaux, Zied Chennoufi, Omar Mouhli et Adam Rassil mais seul le premier a intégré le Cinq majeur. Il a fait revenir aussi un autre joueur expérimenté, Radhouane Sliman, éloigné de la sélection depuis trois ans. Pour Palma, la carte de l’expérience a été primordiale. Elle a été tout de même payante.
Nizar Knioua.
Le triple vainqueur du championnat d’Afrique à la tête de l’Angola et l’ex-sélectionneur du Portugal a apporté son large vécu à l’équipe de Tunisie. Son influence et son autorité ont été évidentes sur le jeu et les joueurs, notamment en termes de discipline tactique et d’adaptation des joueurs aux différentes tâches.
Ainsi par exemple il a «formaté» l’ailier Mohamed Hadidane, un autre champion d’Afrique en 2011, pour assumer le rôle combien délicat de pivot. Mohamed Hadidane a brillamment compensé l’absence du premier pivot Salah Mejri.
Annonce d’un nouveau règne ?
Le message est clair. Salah Mejri a peut-être «une bonne raison» de s’absenter à l’Afrobasket 2017, mais la détermination, la solidarité et le talent ont payé… Avec au bout, un titre continental de haute valeur, remporté devant une formation «américanisée» et partie pour dominer le basket africain.
Un public en or.
Après avoir mis fin en 2011 au règne sans partage de l’Angola, la Tunisie s’offre le nouveau géant du basket africain. Est-ce l’annonce d’un règne du basket tunisien?
Il faut dire enfin que la Tunisie, pays organisateur, a bien mérité ce trophée en menant une solide préparation à cet Afrobasket 2017, avec une longue tournée européenne et des tests face à des sélections réputées comme l’Espagne, la France, la Roumanie, le Portugal…
Maintenant, il est temps de célébrer: la Tunisie est championne d’Afrique.
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