L’audience en appel de Nessim et son amie, condamnés pour avoir échangé un baiser, aura lieu le mercredi 18 octobre 2017, à la cour d’appel de Tunis.
C’est ce qu’a indiqué Me Ghazi Mrabet, avocat du Franco-algérien de 33 ans arrêté dans la nuit du 4 octobre courant, et condamné à 4 mois et demi de prison ferme pour avoir embrassé sa copine (une Tunisienne de 44 ans), dans une voiture, garée au bord de la route, à Gammarth, elle-même condamnée à 3 mois.
Le juge cantonal de Carthage a retenu plusieurs charges contre le couple : atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs, refus d’obtempérer à l’ordre d’un agent de police, état d’ébriété et outrage à un fonctionnaire public.
Ces accusations sont fortement contestées par les accusés et leurs avocats qui joueront probablement la carte du vice de procédure, compte tenu du fait que Nessim et sa copine n’ont pas bénéficié d’un avocat à leur arrestation, comme l’exige la loi.
«Le dossier est vide juridiquement», insiste Me Mrabet.
Notons que cette affaire a provoqué une forte mobilisation de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, qui dénoncent une grave atteinte à la liberté individuelle.
Du côté de la justice et de la police, on accuse le jeune homme d’avoir jeté son passeport français au visage des policiers qu’il aurait aussi menacés, selon le porte-parole du tribunal de 1ère instance de Tunis, Sofiene Selliti qui a ajouté que le couple n’a pas été arrêté pour avoir échangé un simple bisou, insinuant que les amoureux auraient été épinglés en pleins ébats.
Sa version a fortement déplu aux avocats, qui lui reprochent d’avoir rapporté ce qui est écrit sur un PV contenant des aveux obtenus des prévenus en l’absence de leurs avocats.
Selon les défenseurs des droits de l’homme, Sofiene Selliti a également commis une grave erreur en livrant aux médias des détails sur une affaire en cours.
Y. N.
Donnez votre avis