La Tunisie doit viser les 8e de finales du Mondial 2018. Elle doit en avoir l’envie et la détermination, à défaut d’en avoir les moyens face à des adversaires de gros calibre.
Par Hassen Mzoughi
La Tunisie a hérité d’un groupe relevé, lors du tirage au sort de la phase finale de la Coupe du monde de football 2018, hier, vendredi 1er décembre 2017, au palais des congrès du Kremlin, à Moscou, Russie, avec deux pays européens, la Belgique et l’Angleterre, et un pays latino-américain, le Panama, présent pour la première fois en phase finale du Mondial.
L’Angleterre c’est la clé
Les Tunisiens auront donc droit à une double retrouvaille mais aussi à du 100% inédit.
Pour le déjà-vu, ils en découdront avec l’Angleterre, qui les a battus (2-0) en 1998 à Marseille, lors de la Coupe du Monde en France, puis avec la Belgique, accrochée (1-1) lors de l’édition 2002 au Japon et en Corée du Sud. Un match qui vit Raouf Bouzaiene inscrire le seul but de la Tunisie et décrocher le trophée honorifique d’homme du match.
Il faudra sans doute aux hommes de Nabil Maaloul faire mieux afin d’espérer jouer le troisième match face au Panama pour autre chose que l’honneur.
Nabil Maaloul et ses hommes devront en découdre avec ces 3 adversaires dans le but de ramasser 5 points minimum indispensables pour passer au second tour. Un résultat positif devant l’Angleterre serait même la clé pour le tour suivant. Cet objectif d’une qualification aux huitièmes de finale devrait interpeller le premier responsable technique de la sélection car franchir le premier tour sera la vraie performance.
Elle sera inscrite dans l’histoire des participations tunisiennes car l’équipe nationale a participé à 4 éditions, en 1978, 1998, 2002 et 2006 mais avec chaque fois une élimination en phase de groupes et une seule victoire en 12 matches, en 1978 contre le Mexique (3-1).
Une bonne préparation s’impose
On commence à entrer dans le vif du sujet. Et d’ici juin prochain, il va falloir se préparer de la meilleure manière et se présenter avec des arguments solides, notamment une bonne préparation physique, pour négocier le calendrier de ce groupe G qui nous propose coup sur coup deux grandes nations d’Europe, l’Angleterre (18 juin) puis la Belgique (23 juin) avant de conclure avec le Panama (28 juin).
Les joueurs tunisiens disputeront leur première Coupe du monde. Ils auront envie de réaliser un exploit mais cela implique une préparation haut de gamme pour pouvoir lutter avec leurs adversaires. Cela implique surtout un championnat disputé dans les règles de l’art, pas une compétition agitée comme maintenant. La moitié de la saison en cours a déjà atteint un niveau inouï de médiocrité.
La Fédération tunisienne de football (FTF) est sans doute contente de renflouer ses caisses grâce à la qualification au Mondial mais elle doit protéger le football et les footballeurs. C’est sa mission essentielle.
Il lui faut faire la part des choses et prendre très sérieusement la situation en main. Le championnat c’est aussi une affaire sérieuse. Le négliger et se focaliser sur l’équipe de Tunisie sera rendre un mauvais service à la sélection et à son staff.
La préparation au Mondial commencera fin décembre courant avec les joueurs locaux. Deux matches amicaux sont prévus courant mars prochain puis un dernier stage bloqué aura lieu à partir de mai à l’étranger (en Suisse ou au Portugal) avec 3 matches amicaux. Le programme de préparation serait prêt à 80% ; reste quelques mises au point avant de l’annoncer de manière officielle.
Soigner les maux du championnat
Deux générations talentueuses devraient se disputer la première place du Groupe G. Entre la Belgique (5e Fifa) et l’Angleterre (15e Fifa), le talent ne manquera pas, et cela rend la tâche d’autant plus difficile pour la Tunisie (27e Fifa), qui aurait pu rêver d’un tirage plus clément pour son retour sur la scène mondiale après 12 ans d’absence.
L’Angleterre est un pays qu’on regarde beaucoup, avec un championnat qui fait rêver. C’est le type de jeu qu’on aime, avec beaucoup de sprints, de duels, de jeu de tête.
Sans faire partie des favoris, l’Angleterre, championne du monde en 1966, s’est tranquillement qualifiée pour le Mondial. Elle a terminé première de son groupe devant la Slovaquie et l’Ecosse (26 points sur 30 possibles). Dirigée par Gareth Southgate, un habitué du Mondial avec 14 participations au compteur, elle dispose de talents émergents, tels Harry Kane (Tottenham), Dele Alli (Tottenham), Adam Lallana (Liverpool) ou Raheem Sterling (Manchester city). Les Three Lions ont fini à la première place de leur groupe avec 8 points d’avance et aucune défaite au compteur. Ils ont peu marqué de buts (18) mais en ont encaissé également très peu (3). L’Angleterre va surtout aligner une équipe compétitive lors de cette Coupe du Monde, ce qui n’était pas le cas lors des dernières éditions.
Travailler dur pour préparer une équipe compétitive.
L’Angleterre et la Belgique sont deux équipes qui ont en plus des caractéristiques assez physiques.
Qualifiée sans peine aux dépens de la Bosnie Herzégovine, Gibraltar, Chypre et la Grèce, la Belgique possède aussi de grands joueurs techniques, comme Eden Hazard (Chelsea), Kevin De Bruyne (Manchester City) et Yannik Carrasco (Atletico Madrid). Il ne faut pas oublier l’attaquant de Manchester United Romelu Lukaku qui est un joueur de pointe très costaud.
Les Diables rouges ont beaucoup progressé et font figure de sérieux prétendants avec notamment la meilleure attaque des qualifications (43 buts en 10 matches). N’oublions pas surtout que la plupart des joueurs belges évoluent en Premier League anglaise.
Reste le Panama (56e Fifa), qui sera une découverte. Les Tunisiens ne les ont pas vus jouer. Mais il ne faut jamais négliger une équipe. Si le Panama est là, c’est qu’il a mérité sa qualification. Les Panaméens ont terminé 3e de leur groupe derrière le Mexique et le Costa Rica. Leur qualification a créé la polémique puisque l’un de leurs buts lors du match décisif a été accordé alors que, de toute évidence, le ballon n’avait pas entièrement franchi la ligne.
Arrivé en avril dernier à la tête de la sélection, Nabil Maaloul s’est «contenté» de 2 victoires et 2 nuls pour aller en Russie. Pendant les 7 prochains mois, il faudra travailler dur pour préparer une équipe compétitive.
Jusque là, le staff technique a du parer au plus pressé pour assurer la qualification. Mais la Coupe du Monde c’est le super niveau. Il exige une préparation de très haute qualité, notamment sur le plan physique et mental, deux paramètres fondamentaux pour rivaliser avec les meilleurs.
Notre cinquième participation doit être meilleure que les précédentes, voilà le vrai challenge. Sinon à quoi bon faire de la figuration? On en a fait déjà assez jusque-là…
Le calendrier du Groupe G :
18 juin : 17h00 Belgique-Panama;
18 juin : 20h00 Tunisie-Angleterre;
23 juin : 14h00 Belgique-Tunisie;
24 juin : 14h00 Angleterre-Panama;
28 juin : 20h00 Angleterre-Belgique;
28 juin : 20h00 Panama-Tunisie.
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