Bertrand marchand, qui a signé hier, lundi 4 décembre 2017, pour 6 mois, avec le Club africain (CA), se donne pour mission de remettre l’équipe sur les rails.
Par Hassen Mzoughi
Dix ans après, Bertrand Marchand est de retour au Club (africain (CA). Le temps passe vite mais que de coïncidences. Quand il est arrivé au milieu de la saison 2005-2006, il a trouvé le CA, à peu près dans la même situation qu’aujourd’hui avec un nouveau président, Kamel Idir, arrivé au milieu d’une grosse agitation pour la succession de Cherif Bellamine. En un an et demi, il a réussi à remettre l’équipe sur les rails et à remonter avec des jeunes joueurs.
Le nouvel entraîneur du CA va commencer ce jeudi ou vendredi mais il sera près du staff pour le match contre le Club sportif sfaxien (CSS) demain, mercredi 6 décembre 2017. «Cette rencontre avec l’une des meilleures équipes du championnat on va la jouer pour gagner et redémarrer un cycle», lance-t-il comme un message de confiance pour les joueurs.
Le technicien français est d’abord revenu parce que le CA lui «tient à cœur», annonce-t-il au site officiel du club. «Je suis comme les supporters, quand le club va mal ça me fait quelque chose. C’est un grand club qui mérite le standing continental, pas seulement local. Le CA a les moyens de s’installer durablement dans les compétitions africaines. Mais il faut de la conviction et un travail à plusieurs niveaux, de l’effectif professionnel à la formation en passant par l’infrastructure, etc… J’arrive pour améliorer pas pour l’argent», explique-t-il.
Miser sur la formation
En fait, Bertrand Marchand s’est entendu avec les dirigeants pour favoriser l’équilibre sportif. Le technicien français déclare être venu pour remettre l’équipe de Bab Jedid sur les rails et miser sur la formation.
«Il s’agit de redonner vie à la formation car j’ai vu qu’il y avait un laisser aller, pas des hommes en place, mais un manque de conviction pour former des jeunes. Le CA doit pouvoir lancer tous les ans des jeunes qui ont envie de jouer pour leur club. Si on ne leur donnait pas cette envie à tous de porter les couleurs du CA, de faire une grande carrière, d’aller en équipe nationale et à la coupe du monde, on ne peut pas les trouver au meilleur niveau. Mais il faut les faire travailler, les faire grandir. J’ai vu ce weekend les équipes de jeunes et j’ai l’impression qu’il y a un manque de travail, peut être aussi faute de moyens avec des installations et des terrains en difficulté. Pour accueillir les jeunes, on a besoin de tout remettre en place. Ce n’est pas moi qui vais tout faire, je ne suis pas le financier. Moi, je m’occuperais du sportif en ce sens que je vais essayer de remettre de l’équilibre au niveau de la formation pour qu’elle soit la meilleure possible et que l’équipe première puisse en bénéficier parce qu’un club professionnel c’est un tout, c’est la formation, les résultats, les moyens…», déclare le Français
Il faut un avant centre
Mais quels pourraient être les correctifs à moyen terme pour l’équipe senior? Bertrand Marchand a vu le derby et quelques matches en début de saison en simple spectateur. Le problème c’est qu’on a ramené «des joueurs avec un certain prix mais pas forcément bons. Il faut des joueurs pour des postes ciblés; par exemple celui d’avant-centre. Le CA est obligé de jouer avec Sabeur Khalifa en avant centre alors que c’est un joueur côté gauche. On va essayer de trouver à la trêve un avant-centre qui peut donner un plus. Pour une équipe sans avant-centre, ce n’est pas facile de gagner des matches.»
Bertrand Marchand a favorisé l’éclosion de jeunes talents comme Zouhair Dhaouadi, Borhène Ghannem, Khaled Souissi et Atef Dkhili (et les deux «sang et or» à l’époque Oussama Darragi et Sabeur Khalifa lors de son passage en sélection), qui ont épaulé les cadres comme Wissem Ben Yahia, Oussama Sellami et le défunt Lassaâd Ouertani.
Il a ajouté qu’il a permis également au CA de jouer les premiers rôles en championnat après des saisons difficiles et de gagner le derby pour la 1ère fois depuis plusieurs années.
J’ai vu un très bon Ahmed Khalil
«Aujourd’hui, il y a de la qualité mais pas assez dans tous les postes. J’ai vu un très bon joueur, Ahmed Khalil; il y a aussi le jeune Mootaz Zemzemi et d’autres éléments. Il faudrait amener d’autres joueurs pour mettre certains postes en concurrence et améliorer l’équipe redevienne pour qu’elle redevienne une des meilleures de Tunisie avec des qualités du jeu et un potentiel pour marquer des buts. Quand on voit le derby, le CA a fait jeu égal avec l’Espérance sportive de Tunis (EST) voire plus. Il a fait un meilleur match que l’EST en termes de jeu mais il n’a y avait pas la profondeur offensive. Kamel Kolsi fait avec les moyens du bord mais j’ai vu une équipe bien en place», explique encore le technicien français, qui connait très bien l’actuel coach de l’équipe avec qui il avait travaillé au CA en 2005 et à la Fédération tunisienne de football (FTF) quand il était entraîneur de la Tunisie et lui directeur technique fédéral.
«Il est toujours prêt à servir. C’est un bonhomme pour le CA. Je vais m’appuyer sur lui pour finir la saison et commencer la prochaine en renforçant le staff technique mais il faut dès maintenant préparer la phase retour pour avoir l’une des meilleures formations pour la seconde partie du championnat et en coupe de la CAF. Pas de changement donc dans le staff pour l’instant», dit Marchand
Le nouvel entraîneur du CA estime que ce sera formidable de retrouver la Ligue des champions en 2020, qui coïncide avec le 100e anniversaire du club. Une autre motivation pour tout mettre en œuvre afin de vivre un tel événement.
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