Plusieurs pays ont exprimé leur préoccupation suite à la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Al-Qods (Jérusalem) comme capitale d’Israël.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné, lors d’une conférence de presse, mercredi 6 décembre 2017, la décision du président américain. «Le statut de Jérusalem doit être résolu par des négociations directes entre les deux parties sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, en tenant compte des préoccupations légitimes des parties palestinienne et israélienne», a déclaré M. Guterres.
La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a indiqué, pour sa part, dans un communiqué, diffusé quelques heures après l’annonce de M. Trump, sa sérieuse préoccupation de la décision de l’Administration américaine et «les répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix».
Le pape François a exprimé, lors de son audience hebdomadaire, sa profonde inquiétude suite à la décision de M. Trump et a lancé un appel à la communauté internationale de respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions de l’Onu.
«Jérusalem est une ville unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui y vénèrent les lieux saints de leurs religions respectives, et elle a une vocation spéciale pour la paix», a déclaré le pontife argentin.
Le président français, Emmanuel Macron, qui était en visite officielle à la capitale algérienne, a exprimé son désaccord vis-à-vis de la décision de M. Trump reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël et son intention de transférer son ambassade de Tel-Aviv-Jaffa à la ville sainte.
«C’est une décision regrettable que la France n’approuve pas et qui contrevient au droit international, aux résolutions du droit international et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu», a lancé M. Macron.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a, de son côté, déclaré que son gouvernement ne soutenait pas la décision de l’administration américaine étant donné que le statut de Jérusalem ne peut être négocié que dans le cadre d’une solution de deux États.
Le Royaume-Unis a, lui aussi, clairement exprimé son désaccord vis-à-vis de la décision américaine, par la voix de Theresa May. «Nous pensons que cette décision n’est d’aucune aide pour mettre en place les perspective de paix dans la région. L’ambassade britannique est basée à Tel Aviv et nous n’avons pas l’intention de la transférer», a dit la première ministre britannique, dans un communiqué.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré, depuis la Chine, que son pays «a une politique, depuis très longtemps, de pousser pour une solution à deux États, d’encourager les négociations directes entre tous les pays, toutes les parties concernées, particulièrement les peuples juif et palestinien», assurant que l’ambassade canadienne à Tel-Aviv ne sera pas transférée.
Huit pays formant le Conseil de sécurité à l’Onu sur 15 (France, Royaume-Uni, Italie, Suède, Egypte, Sénégal, Bolivie et Uruguay) se réuniront en urgence, demain, vendredi 8 décembre, pour discuter de la reconnaissance de Jérusalem par l’administration américaine comme capitale d’Israël.
En ce qui concerne du monde arabe, jusqu’à présent, la Palestine, la Tunisie, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Jordanie et le Qatar ont exprimé leurs inquiétudes et leur condamnation de cette décision.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué dans un discours retransmis à la télévision palestinienne que Jérusalem était la capitale éternelle de l’Etat de Palestine. «Par ces décisions déplorables, les Etats-Unis sapent délibérément tous les efforts de paix et proclament qu’ils abandonnent le rôle de sponsor du processus de paix qu’ils ont joué au cours des dernières décennies», a indiqué M. Abbas.
Le chef du mouvement islamiste Hamas, Ismaïl Haniyeh, a, de son côté, appelé à un nouveau soulèvement populaire palestinien. «On ne peut faire face à la politique sioniste soutenue par les Etats-Unis qu’en lançant une nouvelle Intifada», a-t-il lancé.
Le gouvernement de la Jordanie a dénoncé, dans un communiqué, une violation du droit international et de la charte de l’Onu , affirmant que «le statut de Jérusalem doit être décidé via des négociations, et considère toutes les mesures unilatérales visant à imposer des réalités nouvelles sur le terrain comme nulles et non avenues».
Le Liban a rejeté la décision américaine et a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien et l’Arabie Saoudite a déploré la décision jugée «irresponsable» du président américain.
La plupart des pays musulmans ont également condamné la décision de Trump, notamment la Turquie et l’Iran. Plusieurs manifestations hostiles à Trump et aux Etats-Unis ont également éclaté, depuis hier soir, dans plusieurs villes du monde arabo-musulman. Et elles se poursuivent encore aujourd’hui.
E. B. A.
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