La gestion de l’affaire Al-Qods par la présidence de la république tunisienne a été caractérisée par une certaine improvisation qui traduit sa gêne.
La présidence de la république a annoncé par la voix de Noureddine Ben Ticha que le président Béji Caid Essebsi allait convoquer l’ambassadeur américain Daniel H. Rubinstein.
Cette convocation vient suite à la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Al-Qods (Jérusalem) comme capitale d’Israël et de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv Jaffa à la ville sainte.
L’annonce a été accueillie avec satisfaction par une grande partie des Tunisiens qui avaient manifesté en masse, hier, vendredi 8 décembre 2017, dans plusieurs villes du pays, pour dénoncer la décision du président Trump et réitérer leur soutien aux droits inaliénables du peuple palestinien.
Or, la présidence de la république n’a pas publié de communiqué officiel sur cette rencontre.
C’est ce qui a suscité l’indignation et les critiques du vice-président de Harak Tounes Al-Irada, Imed Daimi, et de l’ancien dirigeant du Congrès pour la République (CpR), Samir Ben Amor, dans deux statuts publiés sur leurs pages Facebook respectives (voir ci-dessous). Samir Ben Amor est allé jusqu’à parler de «scandale».
Le conseiller auprès de la présidence de la république, Firas Guefrech, a dû, dans un statut publié sur son compte Facebook, répondre aux critiques de MM. Daimi et Ben Amor, tout en assurant que la rencontre entre le président tunisien et l’ambassadeur américain a bien eu lieu vendredi matin, «en présence du directeur du cabinet présidentiel, Slim Azzabi, et de la conseillère diplomatique, Yosra Souidane. Et l’ambassadeur américain était, quant à lui, accompagné par son conseiller», ajoutant que «l‘annonce a été faite par le conseiller politique Noureddine Ben Ticha et relayée par plusieurs médias».
Selon M. Guefrech, la présidence de la république a préféré ne pas donner plus d’informations sur le contenu de cette rencontre.
Ces explications tardives du conseiller Guefrech ne sauraient faire oublier la bourde du service de communication de la présidence de la république, qui aurait dû publier un communiqué officiel juste après la rencontre. Ce qui traduit la gêne du palais de Carthage vis-à-vis de cette affaire qui met la Tunisie dans une posture d’opposition à l’un de ses principaux partenaires étrangers: les Etats-Unis.
E. B. A.
Al-Qods : Caid Essebsi convoque l’ambassadeur des Etats-Unis
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