Avec des clignotants au vert et un carnet de commandes bien rempli, Palma SA, filiale Tawasol Group Holding (TGH), voit l’avenir avec optimisme.
Par Zohra Abid
Lors de la communication financière tenue jeudi 30 novembre 2017 au Golf de Carthage, à la Soukra, Amine Chabchoub, directeur général de TGH, a dressé un bilan positif de la société Profilés aluminium maghrébin (Palma), spécialisée dans l’extrusion et le laquage de profilés, rachetée en 2014 au Groupe Arem, alors que tous ses indicateurs étaient tous au rouge. La société a été redressée et ses perspectives pour 2018 sont très rassurants, a souligné M. Chabchoub lors de cette communication financière de TGH, la première depuis 3 ans. Trois autres rendez-vous sont prévus avec les analystes financiers et les actionnaires : le 1er, fixé au 28 avril 2018, sera axé sur le pôle télécommunications, le second, le 26 juillet 2018, sur le pôle immobilier, et le 3e, le 25 octobre 2018, sera consacré à la communication financière du groupe familial dans son ensemble.
Redorer l’image de la marque
La société Palma, qui avait du mal à supporter la concurrence de Tunisie Profilés Aluminium (TPR du Groupe Bayahi), a été restructurée et a réussi finalement à surmonter ses difficultés et commence même à marquer des points sur un marché où elle parvient à marquer sa présence. Conséquence: son chiffre d’affaires est reparti à la hausse, dégageant ainsi des profits au cours des 3 derniers exercices. Mieux: les dettes ont drastiquement diminué et l’image de Palma est en train d’être restaurée. Avec le retour de la confiance, la marque est désormais au coude à coude avec TPR, le leader du marché. Et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
«L’objectif de TGH est avant tout de forger une notoriété et de construire une image en béton», a lancé M. Chabchoub, en précisant que le groupe s’est engagé, dès son entrée en bourse, à relancer Palma, et il a bien fait en la fusionnant, en 2016, avec l’Unité de traitement des surfaces (UTS), une autre filiale opérant dans une activité complémentaire, à savoir le faux-bois.
Si la marque Palma se vend mieux aujourd’hui, c’est grâce au réseau d’équipes de prescription auprès des architectes, qui sont de véritables «ambassadeurs» de la marque, et aux efforts de formation en matière de marketing, les commerciaux ayant acquis le savoir-faire nécessaire dans la distribution sur tout le territoire tunisien, a souligné Amine Chabchoub. Ce résultat a été réalisé grâce, aussi, à la fonderie du groupe à Bir Mcherga (Zaghouan), où Palma arrive à produire jusqu’à 46% de ses matières premières, le reste venant de Dubaï.
Un nouveau souffle avec Oxygène
Ce succès revient également à la stratégie adoptée pour innover constamment la menuiserie aluminium pour différents types de demande que ce soit pour les architectes, les industriels et les promoteurs immobiliers, ou des produits, standards ou personnalisés, répondant à tous les besoins et à toutes les bourses.
L’accord de libre-échange avec la Turquie a beaucoup nui à nos industriels. «Les produits turcs ont des prix très intéressants, ils sont de qualité inférieure. Nous avons dû lancer la marque Oxygène. De meilleure qualité et ne contenant pas de fer dans l’aluminium, les produits Oxygène sont vendus au même prix que ceux de la concurrence. Aussi la marque a-t-elle réussi à s’imposer en accaparant 60% de parts de marché», a fait remarquer M. Chabchoub, avant d’annoncer qu’une 3e marque, dans le même segment, va être lancée prochainement. Elle sera dévoilée lors de la prochaine Foire du Kram, a-t-il précisé.
Amine Chabchoub entouré de ses principaux collaborateurs.
Le chiffre d’affaires de Palma en 2016 a atteint 39,3 millions de dinars tunisiens (MDT), contre 28MDT au 31 décembre 2013 soit une croissance de 40%, avec un résultat attendu l’année en cours de 0,149 MD et qu’en 2018, le chiffre d’affaires prévisionnel atteindra 51,5MDT, grâce à la production mensuelle de 450 tonnes qui sera écoulée sans problème sur le marché tunisien. «Cela représente les 2/3 de la capacité de production», a insisté le DG d’UTS-Palma, en ajoutant que la société cherche à pénétrer, à partir de 2018, le marché africain et que des travaux de prospection ont déjà été entamés dans différents pays du continent, aujourd’hui en plein chantier et dont les besoins son énormes en matériaux de construction. Une feuille de route a, d’ailleurs, été adoptée pour l’exportation de notre menuiserie aluminium, un matériau à 100% propre et qui est aujourd’hui très en vogue.
Des projets ambitieux
Amine Chabchoub a ajouté qu’un investissement de 8 MDT sera allouée pour le laquage vertical et que d’autres travaux serviront à la mise en place d’un four de nitruration. «Tout est soigneusement prévu et budgétisé pour bien s’attaquer au marché de l’exportation», a-t-il déclaré.
L’année 2018 sera également celle des négociations des crédits de gestion. Les pertes de change ont été jusque-là très importantes et et il faut désormais passer au financement en dinar tunisien. La société prévoit, pour l’exercice 2018, un chiffre d’affaires de 51 MDT et un résultat brut d’exploitation (RBE) de 8 MDT, le trend du résultat net passant d’un déficit de 6,4 MDT en 2013 à un déficit de 0,8 MDT en 2016 et de 0,2 MDT au terme du mois de juin 2017. C’est là, on l’a compris, l’aboutissement du programme de réforme des méthodes d’exploitation adopté par le groupe au cours des 3 dernières années. TGH, qui n’a plus aujourd’hui d’impayés bancaires, peut désormais élaborer des projets à tous les niveaux : la formation menuiserie, le digital, avec le développement d’une application à l’usage des architectes, qui sont les chefs d’orchestre de l’industrie immobilière. Cette application sera également lancée lors de la Foire du Kram, a aussi indiqué M. Chabchoub, en citant un autre projet qui sera dévoilé lors de cette même foire. Il concerne la promotion immobilière de luxe, notamment les villas de maître.
Bref, pour TGH, l’année 2018 sera celle de toutes les nouveautés, et du grand décollage.
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