Le classico d’hier entre l’Espérance et l’Etoile a encore donné une image exacte des incompétences qui continuent à nuire autant au sport qu’à la Tunisie.
Par Hassen Mzoughi
L’Espérance sportive de Tunis (EST) a remporté une victoire contestable, dans le cadre de la 18e journée de la Ligue 1 Professionnelle de football, face à l’Etoile sportive du Sahel (ESS).
Ce match disputé jeudi après-midi, 15 février 2018, au stade de Radès, a été houleux, marqué par des erreurs de jugement de l’arbitre Karim Khemiri, les expulsions d’Ammar Jemal, Alaya Brigui (ESS) et Haithem Jouini (EST) et des affrontements entre supporteurs espérantistes et forces de l’ordre, pour pourrir encore l’ambiance.
Le timing de cette victoire est certes très important pour redonner la confiance aux joueurs de l’EST et leur procurer un matelas confortable de 11 points d’avance en tête du classement, avant le derby de la capitale contre le Club africain (CA), dimanche prochain. Mais que reste-t-il à l’issue de ce match cauchemardesque?
La rencontre était engagée sur de bonnes bases de la part des deux équipes : un bon niveau de jeu, malgré quelques failles dans les deux camps, 3 buts au tableau d’affichage en première mi-temps (2 à 1 en faveur de l’ESS) et une chaude ambiance sur les gradins.
Les Etoilés ont cédé le jeu en seconde mi-temps
Sur le rectangle vert, les deux équipes se donnaient à fond et chacune pouvait prétendre aux 3 points de la victoire. Ainsi après l’ouverture du score par Youssef Blaili (17’), l’ESS égalise puis prend l’avantage à une minute de la pause, sur une contre-attaque précédée d’une faute sur Badri. Une première période riche en engagement. La seconde a également été disputée mais avec une différence : une Espérance d’attaque face à une Etoile recroquevillée et cherchant essentiellement à bloquer son vis-à-vis sur les couloirs.
Si l’entraîneur de l’EST a choisi de jeter toutes ses cartes offensives en seconde période, Mohamed Ali Moncer, Bilel Mejri et Taha Yassine Khenissi relevant respectivement Saad Bguir, Anice Badri et Youssef Belaili, le coach étoilé, Kheireddine Madoui, a au contraire bétonné son milieu de terrain et placé un 3e défenseur axial pour protéger l’avantage au score.
Le coaching de Khaled Ben Yahia a apporté beaucoup plus de fraîcheur au jeu offensif de son équipe et surpris aussi le hors-jeu piège de l’ESS bien huilé en première période mais inefficace vers la fin du match. Raison pour laquelle les Etoilés ont souffert, étant davantage obsédé par la défense que soucieux de se porter devant. Avec, bien sûr, le risque de commettre l’erreur fatale. Amine Chermiti la commettra en traînant derrière ses camarades montés pour mettre Haythem Jouini en position de hors-jeu. L’attaquant «sang et or» eut alors l’opportunité de tripler la marque pour son équipe.
Le penalty inexistant marqué par Taha Yassine Khenissi.
L’EST n’a pas lâché le morceau
Jusque-là potable, le match bascule à la 81e minute, au moment où Karim Khemiri accorde un penalty imaginaire à l’EST. Sur le coup, le capitaine étoilé Ammar Jemal est expulsé pour contestation répétée, puis arrivent les tours de Haythem Jouini, auteur du 3e but de l’EST, et du latéral étoilé Alaya Brigui d’être renvoyés dans les temps de récupération.
L’EST aurait pu se contenter d’un résultat de parité mais elle n’a pas lâché le morceau vers la fin du match; alors que l’équipe visiteuse pouvait décrocher les 3 points avec un peu plus de conviction et de rythme dans les moments favorables. Les «Sang et or» ont mis toute leur énergie pour arracher la victoire devant un adversaire qui perdait petit à petit la concentration et le… calme et s’exposait comme en tout début du match au risque de plier à la moindre accélération de son vis-à-vis alors qu’il avait les moyens de réussir son match. Que d’équipes ont réalisé des exploits dans des circonstances défavorables !
La mascarade de Radès
Ce match entre l’Etoile et l’Espérance est la énième preuve du chaos du football tunisien que certains hâbleurs présentent comme le meilleur d’Afrique. Un chaos où la violence et le non-respect total des règles et des lois sont banalisés.
Le classico d’hier a encore donné une image exacte des incompétences qui continuent à nuire autant au sport qu’à la Tunisie. Ainsi, la mascarade de Radès, sans être différente de celle de Sousse, en novembre dernier, entre les mêmes protagonistes, est la conséquence logique de l’incompétence des bonzes de la Fédération tunisienne de football (FTF), ainsi que de sa commission d’arbitrage. Ils ont désigné un arbitre inapte. Karim Khemiri hier, Amir Ayadi au match aller à Sousse. Une coïncidence ?
Le malheur c’est que tout le monde participe à la nouba et fait porter à l’arbitrage tous les malheurs du foot tunisien. Non, le problème fondamental se trouve dans cette instance fédérale pilotée par le plus hâbleur des hâbleurs.
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