Lotfi Zitoun, dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha, a refusé de donner son avis sur la question de l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme.
De passage à « Ici Shems » sur Shems FM, jeudi 8 mars 2018, Lotfi Zitoun, connu pour ses prises de position en faveur des libertés individuelles, audacieuse pour un islamiste, a indiqué qu’il valait mieux donner son avis sur la question de l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme après les élections municipales, prévues le 6 mai prochain, sans expliquer comment le fait de donner son avis sur cette question pourrait avoir un effet quelconque sur les résultats du prochain scrutin.
«Ce sujet à plusieurs aspects : social, économique, politique et religieux. Le président d’Ennahdha avait indiqué, lors d’une réunion, que ce sujet sera traité de manière à ne pas affecter nos convictions religieuses. Il a donc préféré donner son avis après les municipales», a indiqué le conseiller politique de Rached Ghannouchi.
Lotfi Zitoun a également refusé de donner son avis sur les questions relatives à la liberté individuelle, notamment celles relatives à la consommation du cannabis («zatla») et à la dépénalisation de l’homosexualité, sous prétexte qu’il a été invité uniquement pour parler de politique, comme si ces deux questions n’ont pas une forte connotation politique dans la Tunisie actuelle.
Ce que M. Zitoun s’est gardé de dire, c’est que les opinions réelles des islamistes sur ces deux questions, découlant de leur idéologie islamiste, risque de les démasquer au regard d’un grand nombre d’électeurs qui les ont crus quand ils ont dit qu’ils œuvrent pour la séparation entre l’activité politique et la prédication religieuse. Or, on sait, qu’il n’en est rien. Et que ce genre de mensonge destiné à la consommation médiatique est rapidement démasqué, car les islamistes savent qu’ils ne peuvent pas devenir, d’un jour au lendemain, de fervents défenseurs des droits et des libertés des hommes et surtout des femmes, sans se mettre en porte-à-faux avec leurs bases, qui sont fondamentalement salafistes et rejettent toute forme d’ouverture.
On comprend mieux maintenant pourquoi, chez les Nahdhaouis, il y a un discours d’avant les élections et un discours d’après : entre ces deux moment se nichent leur nature fourbe et leur propension au mensonge, à la duplicité et au faux semblant.
E. B. A.
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