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Chahed : Des «parties» veulent faire échouer la lutte contre la corruption

Selon Youssef Chahed, certaines «parties» estiment que le gouvernement d’union nationale représente un risque pour elles en raison de la lutte qu’il mène contre la corruption.

Dans un discours prononcé aujourd’hui, vendredi 23 mars 2018, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le chef du gouvernement a dénoncé l’opposition de certaines «parties» à la tenue des élections municipales, prévues le 6 mai prochain, ajoutant : «Ces parties ont peur d’être exclues de la scène politique et de voir leurs ambitions réduites à néant. C’est pour cette raison qu’elles essaient d’empêcher la tenue des élections parce que les résultats ne vont pas leur plaire».

Youssef Chahed, qui n’a pas cru désigner nommément ces «parties», a, par ailleurs, indiqué que celles-ci souhaitent le retour de la dictature et l’échec de la transition démocratique, mise en place depuis la révolution de janvier 2011 après la chute du régime de Ben Ali, ajoutant que ces mêmes «parties» misent sur un conflit entre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le gouvernement d’union nationale.

Revenant sur la guerre contre la corruption et la contrebande, qu’il a lancée en mai 2017 et qui fait du surplace depuis plusieurs mois, M. Chahed a dénoncé certaines «parties» qui veulent mettre en échec cette guerre qui représente un risque majeur pour elles. Et d’ajouter: «La guerre contre la corruption représente un danger pour les corrompus».

Le chef du gouvernement a également annoncé qu’un projet de loi relatif à la réforme des caisses sociales, à savoir la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS), a été élaboré par le gouvernement et remis à l’Assemblée, ajoutant qu’à l’heure actuelle, le déficit des caisses sociales s’élève à 100 millions de dinars tunisiens (MDT) par mois, soit environ 1,2 milliard DT annuellement.

«Il est nécessaire d’accélérer les réformes des caisses de sécurité sociale et des entreprises publiques. Nous avons d’ailleurs mis en place un programme de restructuration de ces entreprises. Ce programme s’engage à garantir les droits des travailleurs», a-t-il assuré.

Youssef Chahed a, par ailleurs, saisi l’occasion pour annoncer que le système scolaire tunisien est en cours de révision, ajoutant que le gouvernement compte verser 500 millions de dinars tunisiens (MDT) pour la réhabilitation des établissements scolaires et l’amélioration des services de restauration scolaire.

En ce qui concerne le refus des enseignants de remettre les notes des élèves à l’administration, et ce à l’instigation du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNES), le chef du gouvernement a indiqué : «Personne n’a le droit d’interférer dans les demandes matérielles des enseignants. (…) Cependant, on ne demande que ce que l’on peut obtenir». Traduire: les revendications des enseignants sont excessives et dépassent les capacités actuelles des finances publiques.

M. Chahed a également indiqué qu’en 2017, il y a eu 170 tentatives de suicide dans les établissements scolaires et 17.000 cas de violence dans les écoles. Il a rappelé aussi le chiffre de l’abandon scolaire: près de 100.000 par an, pour souligner ensuite la nécessité d’adopter le principe de la ségrégation positive en faveur des élèves du baccalauréat dans les régions intérieures pour réduire les écarts entre les régions dans ce domaine.

E. B. A.

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