Khazri a été encore une fois décisif.
Naïf celui qui croit que tout baigne dans l’équipe de Tunisie après deux succès en matches… amicaux face à l’Iran et Costa Rica. Nabil Maaloul doit recadrer ses joueurs et exiger une grande rigueur et beaucoup de vigilance.
Par Hassen Mzoughi
La Tunisie a obtenu une belle victoire (1-0), mardi 27 mars 2018, à Nice (France), face au Costa Rica, l’un des trois pays d’Amérique du nord et d’Amérique centrale qualifiés pour la Coupe du monde 2018 (avec le Mexique et le Panama).
C’est le second succès d’affilée de l’équipe de Tunisie après celui, vendredi dernier à Rades (banlieue de Tunis), contre l’Iran, sur le même score. Un succès réalisé au bout d’un match négocié avec application et audace, sous les yeux des observateurs anglais présents à l’Allianz Rivera de Nice et qui ont vu une «démonstration» de leur premier adversaire à la Coupe du monde, le 18 juin à Volgograd, en Russie.
Face à une équipe du Costa Rica jouant bizarrement à reculons, l’équipe de Tunisie n’a éprouvé aucune peine à prendre le jeu à son compte, et à menacer le gardien Keylor Navas et sa défense dès la 16e minute par Saîf Eddine Khaoui, puis à la 22e par Yassine Meriah. Le décalage était déjà fait et l’équipe de Tunisie va dominer le Costa Rica en étalant la qualité de son jeu collectif, concrétisé par le talent de Wahbi Khazri et Ellyes Skhiri.
Sa progression en passes, les décalages, les variations, les permutations sur les côtés ont désarçonné des Ticos décevants par leur lenteur et leur défense à cinq un peu «molle».
Le Costa Rica, qui avait gagné en Ecosse (1-0), vendredi dernier, a non seulement «laissé jouer» les nôtres mais a trop manqué d’idées devant.
Le gardien niçois a été à la hauteur de la confiance placée en lui.
Moez Hassan décisif
Outre le capitaine Wahbi Khazri, qui s’est offert un joli numéro face au gardien du Real Madrid, Navas, mais qui a flirté aussi avec le carton rouge pour un geste de mauvaise humeur sur un adversaire, Mouez Hassen, titulaire dans les buts pour sa première sélection, a rarement eu à s’employer. Mais sur les deux grosses occasions costariciennes, il a répondu présent et a été décisif. Le jeune keeper a montré plusieurs qualités de son répertoire (sûreté et vigilance) et a prouvé que le staff technique pourra compter sur lui en Russie.
Débuts réussis donc pour Hassen avec la Tunisie, en attendant confirmation à la prochaine occasion.
Ellyes Skhiri et Saîf-Eddine Khaoui ont enchaîné une deuxième titularisation après celle face à l’Iran, mais le premier a encore impressionné par sa disponibilité, sa fraîcheur et son rôle tactique avec Fejani Sassi, tous les deux postés en sentinelles face à l’axe central adverse pour prendre les deuxièmes balles et combiner rapidement avec les avants.
La Tunisie aurait pu concrétiser au score sa domination face à un adversaire à la portée, mais la reprise acrobatique de Fakhreddine Ben Youssef, entré en seconde mi-temps, s’est écrasée sur le poteau (75’).
L’abattage d’Ellyes Skhiri devant la défense a été très utile.
Gare à la grosse tête
Deux victoires en deux matchs contre des nations qualifiées pour le Mondial 2018, le bilan est très encourageant pour la bande à Nabil Maaloul. La Tunisie confirme ses bonnes dispositions individuelles et collectives et engrange de la confiance.
Seulement gare à la grosse tête ! En effet, les joueurs tunisiens se sont relâchés dans le dernier quart d’heure face au Costa Rica, prenant le risque de tout gâcher… Au lieu d’aller crescendo, ils sont tombés dans la facilité et le jeu négatif; et sans la parade décisive de Mouez Hassen à la 83e minute, l’équipe de Tunisie aurait pu compromettre son succès. Quand le Costa Rica s’est décidé à monter en attaque en seconde mi-temps, il a failli renverser la table.
Les deux prochains mois sont les plus difficiles en termes de sérieux et de concentration. Il reste beaucoup de travail au sein de la sélection. Naïf celui qui croit que tout baigne après deux succès en matches… amicaux.
Si l’on se souvient bien, la Tunisie avait réussi un grand match face à la Hollande en 1994 (2-2, buts de Faouzi Rouissi et Ayadi Hamrouni), mais quelques jours après, elle a essuyé un échec retentissant en Coupe d’Afrique des nations organisée en Tunisie, parce que l’équipe, son staff et le ministre des Sports à l’époque, Abderrahim Zouari, avaient complètement perdu la tête.
La Coupe du monde c’est une affaire très sérieuse. Nabil Maaloul doit recadrer ses joueurs et exiger une grande rigueur et beaucoup de vigilance.
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