La Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH), relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) refuse que les opérateurs de commerce extérieur soient les otages du conflit social à l’origine de la grève au port de Radès.
La FTTH réagit ainsi à la totale paralysie de l’activité au Port de Radès enregistrée, les 30 et 31 mars 2018, «en raison d’un mouvement de grève observé par le syndicat de base de la Société tunisienne d’acconage et de manutention (Stam) réclamant une augmentation des salaires qui ne pourrait être satisfaite qu’à la faveur d’une augmentation des tarifs des prestations fournies par ladite société dans les différents ports du pays», précise la FTTH dans un communiqué publié aujourd’hui, lundi 2 avril.
Tout en admettant que le droit de grève est légitime et constitutionnellement reconnu, celle-ci tient toutefois à rappeler également que, «sans vouloir s’immiscer dans un conflit qui ne la concerne pas, cette grève et les raisons qui la sous-tendent ont non seulement provoqué de sérieux préjudices à l’activité de commerce extérieur, mais risque de l’amplifier davantage si une telle situation venait à se répéter».
«Alors que l’activité d’exportation donne des signes de reprise depuis le début l’année après plusieurs années de stagnation, traduisant un regain de compétitivité du tissu productif du pays en général et des entreprises industrielles tunisiennes en particulier, notamment celles du textile et de l’habillement, la FTTH considère qu’une augmentation des tarifs des prestations portuaires vont éroder ce regain fragile de compétitivité laborieusement acquis», ajoute la Fédération dans son communiqué, tout en estimant que «cette grève prend en otage implicitement des opérateurs économiques directement concernés par l’activité d’import-export» et que cela risque de «pénaliser gravement et durablement l’activité des entreprises et d’handicaper l’effort de redressement des finances publiques du pays.»
Tout en dénonçant «absolument et solennellement» cette situation, la FTTH considère que les raisons de cette grève incitent à un réexamen des performances l’activité portuaire du pays et à une réforme globale du secteur. Et appelle le gouvernement «à prendre les initiatives adéquates dans cette perspective», dans ce qui ressemble à un appel à l’ouverture du secteur aux opérateurs privés, afin d’y injecter une dose de compétitivité.
I. B. (avec communiqué).
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