Le président de la Conect, Tarak Cherif, a indiqué que la grève observée fin mars par les agents de la Stam dans le port de Radès est irresponsable et affecte énormément l’économie du pays.
De passage à « La Matinale » sur Shems FM, aujourd’hui, mardi 3 avril 2018, le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) a indiqué que la grève des agents de la Société tunisienne d’acconage et de manutention (Stam), observée les 30 et 31 mars dernier, est d’autant plus irresponsable que la Tunisie traverse une grave crise économique.
«La situation au port de Radès est catastrophique. Nous vivons dans une situation anachronique voire même surréaliste. Et cela n’aidera pas à faire revenir l’investissement en Tunisie. Entre 80 et 85% du flux commercial dans notre pays, à l’import comme à l’export, passent par le port de Radès. Tant qu’on ne réformera pas cette infrastructure importante, on ne pourra pas relancer l’investissement dont le pays a besoin pour relancer la croissance et l’emploi. La Stam est déficitaire et ce sont les Tunisiens qui paient pour ce déficit», a indiqué Tarak Cherif, ajoutant que le gouvernement, au lieu de se préoccuper des problèmes quotidiens des citoyens, aux niveaux de l’éducation et de la santé, se soucie de ceux découlant des déficits des sociétés publiques.
«La Tunisie est classée parmi les derniers dans plusieurs rapports internationaux, dont celui de l‘OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, Ndlr) consacré à notre pays, publié en mars 2018, et qui classe la Tunisie, en matière de performance logistique, parmi les derniers au monde. Il est temps que cela change!», a lancé le président de la Conect.
CP : Shems FM.
M. Cherif a, par ailleurs, souligné la nécessité de mettre fin au monopole de la gestion du port de Radès par la Stam et de laisser des entreprises privées spécialisées dans la logistique opérer dans ce port afin de créer la concurrence nécessaire, comme cela est le cas dans la plupart des pays.
«La Stam n’est même pas productive! Avant 2011, elle traitait entre 10 et 12 conteneurs par heure. Aujourd’hui, elle en traite entre 5 et 6. En comparaison, aux ports d’Abidjan (Côté d’Ivoire, Ndlr) et de Cotonou (Bénin, Ndlr), on traite entre 30 et 40 conteneurs par heure. Et les grévistes de la Stam croient pouvoir demander d’augmenter les coûts de 20%; c’est vraiment surréaliste! Résultat des courses: beaucoup d’entreprises se trouvent prises en otages! Et c’est le citoyen qui, au final, payera les frais des interminables revendications des agents de la Stam», a-t-il conclu.
E. B. A.
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Port de Radès : La Conect dénonce «l’attitude irresponsable des grévistes» de la Stam
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