Fawzia Talbi, l’enseignante suppléante qui a mis le feu à son corps, le 6 avril 2018, devant la direction régionale de l’Education du Kef, a succombé à ses brûlures, aujourd’hui.
Transportée au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, au sud de Tunis, Fawzia Talbi (31 ans), qui souffrait de brûlures de 3e degré, était dans un état critique et mise sous machine pendant plusieurs jours, avant de rendre l’âme ce matin, rapporte son frère, Tarek Talbi.
Rappelons que Fawzia avait dénoncé, en décembre dernier, un enseignant de l’école de Chtetla, à Nebr (Kef), pour tortures sur ses élèves. Elle l’avait filmé à son insu et transmis la vidéo à la police et au commissariat de l’Education.
Cet instituteur avait comparu libre, le 16 mars dernier, et a été condamné à 2 ans de prison. Il a fait appel de ce verdict et demeure en liberté.
Selon son frère, Fawzia Talbi avait, en relation avec cette affaire, fait l’objet de pressions et de menaces dont elle s’était plainte auprès des responsables locaux. Ceci explique-t-il cela : elle a été mutée à 7 km de son domicile et sa vie est devenue un enfer, comme elle l’avait confié à son frère.
De là à établir un lien entre ces faits et ce qui s’apparente à un acte de désespoir, il y a un pas, que le frère de la disparue n’hésite pas à franchir.
Y. N.
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