C’est dans la petite commune de Fedhoul (gouvernorat à Siliana), près de Kesra, à 176 km à l’ouest de Tunis, là où les petits éleveurs n’ont ni eau potable, ni école, ni dispensaire… que l’on construit une belle mosquée.
Par Imed Bahri
C’est ce qu’ont relevé deux associations Alba Malta North Africa et Jasser, qui apporte, depuis deux ans, un soutien précieux aux femmes et enfants de cette commune de 2.300 habitants (selon des chiffres de l’Institut national de la statistique datant de 2014), en majorité petits paysans éleveurs, et qui compte 462 logements et 468 ménages, vivant dans des conditions très précaires.
Une délégation conjointe de ces deux associations s’est rendue dans cette localité pour voir ce qui y manque et les aides qu’elle pourrait éventuellement apporter aux populations, qui manquent de presque tout. Elle a réalisé un reportage et les témoignages sont très édifiants.
«Pas de dispensaire médical, pas de transport public, pas d’eau potable, aucune infrastructure d’éclairage du village, pas même une école primaire (pour aller à l’école, les enfants doivent faire plus de 10 km à pied tous les jours). Les familles souvent de 3 à 4 enfants vivent dans une seule pièce sans WC… mais au fond de cette petite “bourgade” nous apercevons la construction… d’une mosquée», relèvent avec un grand étonnement les acteurs de la société civile. Qui s’interrogent, avec une certaine crédulité : «Ne serait-il pas souhaitable d’avoir un moyen de transport public pour que les enfants puissent se rendre à l’école et ne pas être obligés, comme souvent, de se déscolariser? Ne serait-il pas plus souhaitable d’avoir un dispensaire médical afin d’éviter qu’un enfant meurt pour une piqure de scorpion? Ne serait-il pas souhaitable d’avoir de l’eau potable et les infrastructures pour les eaux usées? Ou bien faut-il, en priorité et comme une nécessité primordiale, construire une mosquée?»
Rappelons que l’association Alba Malta North Africa soutient Jasser dans la mise en œuvre d’un premier projet pilote d’élevage de chèvres pour les 14 communautés de cette commune et, par la suite, d’un second projet de développement d’un potager collectif en zone aride, car il n’existe aucun fruit ni légume à Fedhoul, mis à part la figue de barbarie.
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