Si le gouvernement Chahed a échoué dans sa mission, c’est à Nidaa Tounes qu’incombe l’entière responsabilité étant donné qu’il est le parti au pouvoir, estime Abdelkrim Harouni, le président du conseil de la Choura d’Ennahdha.
De passage à « Houna Shems » sur Shems FM, aujourd’hui, lundi 28 mai 2018, le dirigeant islamiste a estimé que le gouvernement d’union nationale a réussi à faire un travail important, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la corruption et dans le reprise progressive du tourisme, mais il persiste plusieurs lacunes, notamment la situation économique difficile du pays.
«Nous ne devons pas faire assumer la responsabilité à une seule personne, même s’il s’agit d’un membre du parti au pouvoir. Youssef Chahed est membre de Nidaa et a même participé à sa campagne électorale. Mais il y a des divergences entre le chef du gouvernement et son parti. Il est clair qu’il y a un conflit au sein de Nidaa», a encore déclaré M. Harouni, ajoutant, par ailleurs, que le parti islamiste avait demandé à M. Chahed d’entreprendre des changements dans son équipe gouvernementale et parmi ses conseillers à la Kasbah, et ce afin de consolider le travail du gouvernement.
«Si le gouvernement se renforce, les réformes pourraient aboutir et la lutte contre la corruption suivre son cours. Nous lui avons aussi demandé de revoir les nominations des gouverneurs, des délégués ainsi que de ses conseillers», a-t-il ajouté.
On ne sait pas si M. Harouni pense, en disant cela, aux conseillers économiques issus d’Ennahdha, notamment Taoufik Rajhi et Ridha Saïdi, d’illustres incompétents, qui sont les principaux responsables de l’échec de la politique économique du pays, en plus des autres ministres nahdhaouis chargés des départements économiques, comme Zied Ladhari, qui a la charge du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, ou encore Mohamed Anouar Maarouf, ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique.
Bref, s’il y a un échec de la politique économique, les ministres de Nidaa ne sont pas les seuls responsables. Ceux d’Ennahdha le sont tout autant, sinon davantage.
M. Harouni aurait donc mieux fait de critiquer le gouvernement sur d’autres sujets pour ne pas se couvrir de ridicule, en braquant la lumière sur les bras cassés d’Ennahdha.
E. B. A.
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