Le chef autoproclamé de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essbsi, n’a pas encore répondu directement au chef du gouvernement Youssef Chahed qui l’a accusé, le 29 mai 2018, d’avoir détruit le parti vainqueur des législatives et présidentielles de 2014.
Mais tout en gardant le silence, il a chargé les dirigeants de Nidaa Tounes qui lui sont proches, la plupart peu connus, pour le défendre. Leurs déclarations postées sur Facebook sont d’ailleurs sponsorisées par le parti afin de leur donner plus de chances d’atteindre le plus grand nombre de Tunisiens.
Ces derniers défendent leur chef, en accusant Youssef Chahed d’avoir abandonné le parti en 2016, quand celui-ci avait besoin de lui pour resserrer ses rangs, et de chercher aujourd’hui à le diviser, comme s’il ne l’était pas déjà suffisamment, avec la saignée qu’il a connu avec les démissions et les départs de la plupart de ses fondateurs !
Les lieutenants de Hafedh Caïd Essebsi affirment que ce dernier ne cherche pas un poste de pouvoir mais œuvre à sauver la Tunisie à travers son implication sur la scène politique et ses propositions pour sortir le pays de la crise.
Hafedh Caïd Essebsi semble se placer, pour le moment, dans une position d’observateur, écoutant les déclarations des différentes parties et jaugeant l’impact des récentes déclarations Chahed le concernant sur l’opinion publiques et, surtout, sur les militants de Nidaa, avant d’envisager une réponse à la hauteur de l’affront subi.
Même Borhen Bsaies, ancien propagandiste de Ben Ali devenu chargé des affaires politiques à Nidaa Tounes, grand bonimenteur devant l’Éternel, se montre encore discret lui aussi. Il a besoin de digérer le coup, de laisser passer la tempête, et de préparer la riposte pour laver l’honneur bafoué de son patron. A moins que ce soit ce dernier qui l’ait contraint au silence. Wait and see…
Y. N.
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