Johnny, Amiss et Aymen.
Aymen, un jeune tunisien de 25 ans sans papier vivant en France, avait porté secours à 2 enfants piégés dans un incendie. Malgré cet acte héroïque, la France compte l’expulser.
Le jeune homme, détenteur d’un diplôme en informatique, était venu en France, en 2013, dans l’espoir de trouver un emploi et construire une nouvelle vie. Aujourd’hui, il travaille dans le bâtiment avec ses 2 amis, Johnny et Amiss, à Fosses, en Val-d’Oise (île-de-France).
Un vendredi 10 avril 2015, les 3 hommes entendent le cris de détresse d’une maman dont les deux enfants, âgés de 19 mois et de 4 ans, étaient piégés par les flammes d’un incendie.
«Nous sommes montés tout de suite pour chercher les enfants. Nous les avons trouvés tout de suite, dans la chambre. Ils étaient restés ensemble», a raconté Aymen, dans une déclaration au journal français « Le Parisien« , publié, hier, dimanche 3 juin 2018.
Quelques semaines plus tard, le maire de la commune, Pierre Barros, remettra aux 3 héros la médaille de la ville pour «acte de bravoure», en soulignant leur altruisme. Le maire est également intervenu, l’année dernière, auprès des services de l’Etat, pour aider le Tunisien à avoir des papiers de séjour.
Toutefois, Aymen est menacé d’expulsion du territoire français. Selon le préfet du Val-d’Oise, le Tunisien ne peut pas bénéficier d’un titre de séjour à titre exceptionnel. Il a donc décidé de contester cette décision devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
Son avocate, Me Philippine Parastatis a demandé l’annulation de la décision du préfet et a même lancé un appel au président de la république, Emmanuel Macron, afin d’être reçue «et pour qu’il m’explique comment hiérarchiser les actes de bravoure», dit-elle. Et d’ajouter : «Faut-il considérer que sauver un bébé en escaladant un immeuble est plus héroïque que braver les flammes pour sauver deux enfants ? Quelle malchance de ne pas avoir été filmé!».
La préfecture du Val-d’Oise a, de son côté, indiqué au journal français qu’elle envisage de réexaminer le dossier de Aymen et de suspendre la décision de l’expulsion à condition qu’il ait réellement pris part au sauvetage des 2 mineurs.
E. B. A.
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