Conférence sur la lutte contre la sécheresse au siège de la FAO à Rome.
Le dernier Rapport de la FAO sur ‘‘La Gestion de la sécheresse au Proche-Orient et en Afrique du Nord’’ appelle à renforcer la planification à long terme et à être plus proactifs afin de devenir plus résilients face aux sécheresses.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle à opérer un changement fondamental dans la manière dont la sécheresse est perçue et gérée au Proche Orient et en Afrique du Nord.
Dans un nouveau rapport consacré à ce sujet, la FAO a mis en exergue la nécessité d’une approche plus proactive basée sur les principes de la réduction des risques afin de renforcer la résilience face aux sècheresses.
Vagues de sécheresse et pénuries d’eau
Lancé dans le cadre de la Journée mondiale pour lutter contre la désertification et la sécheresse, ce rapport a été élaboré par la FAO et l’Institut mondial Daugherty de l’eau pour l’alimentation de l’Université du Nebraska. Son contenu couvre une vingtaine de pays dans la région à savoir : l’Algérie, le Bahreïn, l’Egypte, l’Irak, l’Iran, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, la Mauritanie, le Maroc, Oman, la Palestine, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie, la Tunisie, les Emirats arabes unis et le Yémen.
La région Proche Orient Afrique du Nord est particulièrement sujette aux vagues de sécheresse et compte parmi les zones les plus affectées par les pénuries d’eau au monde, avec le désert représentant les trois quarts de son territoire.
L’agriculture, y compris l’élevage et la pêche, est particulièrement vulnérable à la sécheresse qui a de graves conséquences sur l’approvisionnement alimentaire et les moyens de subsistance des petits exploitants et des couches pauvres des sociétés rurales.
C’est le premier secteur à être impacté et aussi le plus touchés de tous les secteurs économiques quand la sécheresse se produit. Les interventions d’urgence auprès des populations touchées, par l’apport de nourriture, et d’aliments pour animaux ainsi que la création d’emploi, sont les approches les plus courantes adoptées par les gouvernements de la région en cas de sécheresse.
Ce rapport constitue une base afin de repenser les politiques et reformuler les plans d’intervention qui peuvent renforcer la résilience face aux sécheresses dans la région, en prenant en compte les contextes environnementaux propres à chaque pays.
Tous les pays de la région sont sensibles à la sécheresse mais la gravité de l’impact et la vulnérabilité varient d’un pays à l’autre.
L’histoire des phénomènes de sécheresse montre que la sécheresse n’est pas quelque chose de nouveau et que cela remonte à plusieurs centaines, voire des milliers d’années. La Mauritanie a connu une grave sécheresse dans la région du Sahel dans les années 1910, 1940 et 1968 et fait référence à la «grande famine» et à «l’échange d’enfants pour le maïs».
Au Maroc et en Tunisie, les séries d’anneaux d’arbres au cours des 1000 dernières années suggèrent que les sécheresses se produisent cycliquement tous les 20 ans ou plus, en moyenne, et peuvent durer 2, 3 et 4 années consécutives.
Mesures pour lutter contre la sécheresse en Afrique du Nord
Ce récent rapport de la FAO rend compte des efforts en cours sur comment se rétablir après une période de sécheresse, plutôt que sur les moyens de réduire l’impact du phénomène. Il passe en revue les lacunes liées à la gestion de la sécheresse et fournit une base solide afin d’aider les gouvernements à adapter leurs politiques et à reformuler leurs plans de préparation et de réponse en offrant des solutions qui prennent en compte le contexte spécifique de chaque pays.
À cet effet, sa première partie est consacrée à la sécheresse qui affecte la vie dans les pays de l’Afrique du Nord qui connaissent tous un climat méditerranéen le long de leurs bandes côtières où vivent la plupart des populations. Les cinq pays connaissent des précipitations le long de la côte, alors que dans le Sud, ils font tous face aux conditions arides du désert.
Le contenu du rapport revient sur un état des lieux de la sécheresse, avec des retours sur l’historique et des dates clés au niveau de chaque pays. Il y est fait mention des années 80, où 70% des Mauritaniens étaient des nomades et des agriculteurs de subsistance. Ces trois dernières décennies, de sécheresses récurrentes ont forcé de nombreuses personnes à se déplacer vers les villes, où ils ont été confrontés à un taux de chômage élevé et à un sérieux manque de service sociaux.
Par ailleurs, la dernière sécheresse en Afrique du Nord qui a eu lieu en 2015-2016, a affecté tous les pays et a engendré une baisse importante de la production céréalière en Algérie, au Maroc et en Tunisie.
Des informations actualisées sur les politiques des gouvernements de chaque pays sont mises en exergues. Les réponses en termes de plan d’action, d’institutions gouvernementales et de partenaires ainsi que les systèmes d’alerte existant sont fournis.
Des développements reviennent sur l’impact de la sécheresse au niveau des pays ainsi que les mesures prises afin de réduire la vulnérabilité des pays. La gestion de risques et les mécanismes de lutte sont également fournis dans différentes annexes du rapport.
Ce rapport propose différentes mesures pour renforcer la résilience à la sécheresse dans les pays de l’Afrique du Nord. À titre d’exemple, il souligne que pour la Tunisie, même si de grands progrès ont été faits pour renforcer la résilience, de nombreux défis restent à relever dans le développement d’un suivi efficace de la sécheresse. Parmi les défis les plus pressant, il s’agit d’améliorer la qualité des données et des densités de réseau de collecte; de réduire le coût et augmenter le partage des données; de rendre les informations d’alerte précoce plus précises et accessibles; d’intégrer les indicateurs de sécheresse physique et sociale dans des systèmes de surveillance et d’alerte précoce.
Pour la Libye, il est proposé de réviser les politiques de l’eau agricole afin de minimiser certains déficits locaux en eau et essayez d’éviter la détérioration de la qualité de l’eau dans les zones côtières.
Enfin, pour le Maroc, il est question dans ce rapport d’accroître la résilience face aux variations climatiques.
Quant aux politiques agricoles, elles devraient se concentrer sur des mesures de conservation du sol et de l’eau, des parcours et des eaux souterraines.
Source : communiqué.
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