L’infirmier de 25 ans qui a été poursuivi pour homosexualité en portant plainte pour viol, en novembre 2017, a fini par quitter définitivement la Tunisie, hier, mercredi 27 juin 2018.
M. B. M., originaire de Tebourba, a été violé en novembre dernier et a porté plainte contre son ex-petit ami A.F. (32 ans) qui a été arrêté. Après leur rupture, ce dernier s’était introduit chez lui de force, fin novembre, et a obligé MBM à avoir plusieurs relations sexuelles qui ont duré de 2h à 6h du matin.
Le plaignant a cependant été surpris de se voir notifier une convocation pour subir un test anal. On lui apprit qu’il sera poursuivi pour homosexualité après que son violeur ait indiqué, lors de son interrogatoire, qu’il est habitué à la pratique de la sodomie, acte sexuel interdit par la loi tunisienne sur la base de l’article 230 du code pénal.
Le Tribunal de 1ère instance de Manouba a décidé de poursuivre A.F. pour viol et pour pratique de la sodomie et M. B. M, pour cette seconde inculpation. Le premier accusé à été mis en détention, le second maintenu en liberté.
L’Association tunisienne défendant les droits des homosexuels, Shams est intervenue pour défendre M. B. M., qui a été torturé par son père par des brûlures de cigarettes et qui se fait battre régulièrement, depuis que cette affaire a éclaté.
Il a également été renvoyé de l’hôpital de Tebourba où il travaillait, or aucune peine n’a été prononcée à son encontre et cette mesure de renvoi est applicable uniquement en cas de peine allant jusqu’à 3 mois de prison ferme ou 6 mois avec sursis.
Dans ces conditions et face à tant d’injustice, l’association a finalement décidé d’aider l’infirmier à fuir en Europe avant que sa peine ne soit prononcée. Il a pris un avion, hier soir, vers un pays européen et ne compte pas revenir en Tunisie…
Y. N.
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