Lotfi Zitoun, dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha, se dit victime d’une campagne de diffamation lancée à la fois par des modernistes progressistes et des extrémistes religieux.
Le dirigeant islamiste, qui est passé sans transition de l’extrémisme religieux pur et dur à la défense des libertés individuelles, avait apporté son soutien à Bochra Belhaj Hmida, députée et présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), victime de menaces et d’attaques lancées à son encontre par des extrémistes religieux suite à la publication de ses propositions pour améliorer le cadre réglementaire des libertés en Tunisie.
Ce soutien de Lotfi Zitoun à Bochra Belhaj Hmida n’a pas été du goût de certains internautes qui ont lancé une campagne de diffamation sur les réseaux sociaux contre le conseiller du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi.
Ces derniers se divisent, selon lui, en 2 catégories de personnes : les uns se prennent pour les avocats du modernisme et du progrès et les autres se présentent comme les défenseurs de l’islam.
«Les premiers essaient de remettre en doute la crédibilité de notre combat pour la défense des libertés. Ils doutent de la sincérité de notre défense des libertés, croyant que ce domaine est de leur seul ressort, et estiment que nous cachons nos véritables intentions», a-t-il écrit dans un post publié sur son compte Facebook, hier, jeudi 28 juin 2018. «La deuxième catégorie est la plus violente. Elle prétend défendre l’islam en suivant la méthode des menaces de violence, d’accusation de mécréance, de diffamation et d’insultes vulgaires», a-t-il ajouté, par allusion aux extrémistes religieux de son propre camp.
Lotfi Zitoun estime que cette seconde catégorie ne fait, par son comportement, que déformer l’image de l’islam, en croyant le défendre.
Reste que M. Zitoun semble avoir plus de problèmes avec les individus de cette seconde catégorie, qui ne lui pardonnent pas d’avoir tourné le dos à l’islamisme pur et dur dont il était longtemps l’une des figures marquantes, qu’avec ceux de la première catégorie, qui sont en droit de douter de la sincérité de ses récentes positions, trop libérales pour être sincères, surtout de la part d’un islamiste.
E. B. A.
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