Les coéquipiers d’Eden ont douté jusqu’au bout.
Le match d’hier, lundi 2 juillet 2018, entre les équipes du Japon et de la Belgique, dans le cadre des 16e de finales de la Coupe du Monde, doit être visionné et, surtout, médité par la sélection tunisienne.
Par Imed Bahri
Face à la Belgique, qui l’a écrasée en phase de groupes, par le score impitoyable de 5 à 2, la Tunisie a montré le visage d’une équipe dépassée sur tous les plans : technique, athlétique et psychologique. À chaque accélération d’Eden Hazard ou Romelu Lukaku, les camarade de Yassine Meriah étaient dépassés et laissaient apparaître une incroyable fragilité. N’eussent été les maladresses des Belges devant une cage souvent vide et les arrêts décisifs et miraculeux de Farouk Ben Mustapha, ils auraient été battus facilement par 7 ou 8 buts d’écart.
Les Japonais ont fait douter les Belges
Pour justifier les faiblesses des Aigles de Carthage, Nabil Maaloul et les chroniqueurs sportifs à sa solde nous ont dit, par la suite, sans ciller, que la Belgique était irrésistible, qu’elle était l’une des équipes les plus fortes du tournoi et qu’elle était en lice pour remporter la Coupe du monde.
Hier, toutes ces justifications sont tombées à l’eau et les Japonais ont administré, et pas seulement aux Tunisiens, une véritable leçon de football. Donnés battus sur le papier, non seulement ils ont tenu la dragée haute aux Belges, mais ils les ont malmenés et les ont fait douter jusqu’après la 90e minutes.
Adossée à une défense solidaire, vigilante et physiquement au point, les Japonais ont procédé par des contres ravageurs et ont marqué deux buts d’anthologie. Ils ont même failli terrasser les Diables rouges par un 3e but qui n’aurait pas été volé, tant ils étaient en verve, sûrs de leurs moyens et ne doutant de rien. Ce qui a obligé les Belges, au cours des 30 dernières minutes, à se ruer en attaque par raids consécutifs, à varier leur jeu et à inventer mille et une tactiques pour venir à bout des très solides Japonais. Les tentatives de passage par l’axe central de la défense, grande spécialité des Belges, ayant toutes échoué, ils ont alors procédés par des débordements et des longs centrages au poteau et ont fini par abattre l’ogre après la fin du temps réglementaire, alors que l’on s’acheminait dare-dare vers les prolongations.
Les Belges ont eu vraiment peur
Il fallait voir la joie des Belges, à la fin du match, pour mesurer les frayeurs qu’ils ont eues et la bravoure opposée par les Japonais qui ont eu droit, durant et après le match, à tous les superlatifs généreusement distribués par la planète football. Ils sont sortis, certes, eux aussi, du tournoi, mais la tête vraiment haute, en ayant vendu très chèrement leur peau et montré des trésors de technicité individuelle, de discipline tactique et de solidarité de groupe.
Ce sont ces qualités qui ont manqué au onze tunisien, qui ne gardera pas de grands souvenirs de sa participation au Mondial 2018, mais de grands regrets. Les coéquipiers d’Ali Maaloul doivent se passer en boucle le match Japon-Belgique pour comprendre enfin ce qu’est le football de haut niveau. Si tant est qu’ils ont les moyens, notamment intellectuels, d’en tirer les bonnes leçons.
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