Mongi Rahoui, député Front populaire, est en train de faire circuler, depuis ce matin, jeudi 5 juillet 2018, parmi ses collègues à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), une pétition demandant un nouveau vote de confiance au gouvernement Chahed.
Jusque-là, il n’y a rien à dire: M. Rahoui est dans son rôle et sa position dans l’opposition l’habilite plus que tout autre à œuvrer pour la chute du gouvernement en place. D’ailleurs, son mouvement, le Front populaire, ne sait pas faire autre chose.
Mais là où on peut s’autoriser quelques interrogations, c’est quand on apprend que cette initiative a été lancée deux jours après une rencontre entre M. Rahoui et le président de la république Béji Caïd Essebsi, qui semble être à la manœuvre pour satisfaire le caprice de son fils, Hafedh Caïd Essebsi, chef autoproclamé de Nidaa Tounes, le parti dont est issu Youssef Chahed et qui a installé ce dernier au palais de la Kasbah, plutôt deux fois qu’une, en 2016 et 2017.
Hafedh Caïd Essebsi, on le sait, avait juré, d’avoir la peau de Chahed, et c’est Mongi Rahoui qui s’attelle à la tâche avec un zèle remarquable.
Aujourd’hui, tout le monde veut la peau de Chahed, ses adversaires de toujours, mais aussi ses anciens coéquipiers et amis, tels les Mohsen Marzouk, Ridha Belhaj, toujours si prompts à changer de camp ou même à retourner la veste, et toujours du mauvais côté.
Le plus inattendu et quelque peu ridicule dans cette affaire, c’est de voir deux ennemis supposés, Hafedh Caïd Essebsi et Mongi Rahoui, faire la guerre ensemble, main dans la main, contre Youssef Chahed.
Imed Bahri
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