Samia Abbou/Hatem Ben Salem.
Un clash a éclaté aujourd’hui, vendredi 20 juillet 2018, à l’Assemblée, entre Samia Abbou et le ministre de l’Education Hatem Ben Salem, que la députée accuse d’avoir nommé à un poste de direction un cadre condamné à 4 ans de prison pour corruption.
La députée du Courant démocratique a interpellé le ministre, lors de d’une séance d’audition à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), sur la nomination de Noureddine Ben Rejeb, en octobre 2017, au poste de directeur général de l’Office des logements des agents du ministère de l’Education, alors que ce dernier est condamné à 4 ans de prison ferme pour détournement de fonds publics, a-t-elle dit.
Mme Abbou a signalé que Ben Rejeb, ancien porte-voix de Ben Ali, avait été d’abord nommé en 2015 par l’ancien ministre de l’Education, Neji Jalloul, avant d’être limogé en 2017, suite à l’ouverture d’une enquête judiciaire, à l’instigation de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC).
La députée a reproché à Hatem Ben Salem d’avoir réintégré Noureddine Ben Rejeb à la direction de l’Office des logements des agents du ministère de l’Education, estimant que cette nomination est une honte. «Il n’y a que ce Ben Rejeb capable de travailler à cette direction de votre ministère ? N’y a-t-il pas d’autres compétences, qui n’ont rien à se reprocher et qui n’ont pas un passé souillé qui puissent être nommés ?», a lancé Mme Abbou.
Le ministre a d’abord démenti la députée et lui a coupé la parole en lui reprochant de diffuser de fausses informations, ce qui n’a pas manqué d’énerver cette dernière et l’échange est devenu électrique. Mme Abbou a précisé que les nominations ont été publiées au Journal officiel de la République Tunisienne (Jort) et qu’elle n’invente rien.
«Au lieu de vous énerver contre moi, vous auriez du vous énerver contre vous-même d’avoir placé dans votre équipe un homme jugé coupable dans une affaire de corruption, puisque le gouvernement prétend lutter contre la corruption. Comment donc vous croire ? Désolé monsieur, vous n’êtes pas à votre place. Pauvre éducation, pauvre de nos enfants et de leurs enseignants», a-t-elle lancé au ministre, dans un «parfait» coup de gueule, comme elle nous en a habitués, avec des grimaces qui n’ont pas été appréciées par le ministre, habituellement calme, qui a fini par perdre son sang froid.
«Madame, vous vous positionnez en donneuse de leçon, vous nous demandez du respect et depuis tout à l’heure vous grimacez!», a déploré M. Ben Salem, ajoutant: «Et pour votre gouverne, la candidature de Noureddine Ben Rejeb a été proposée à la présidence du gouvernement sur la base de ses compétences. Les recherches nécessaires ont été faites et son profil a été validé. S’il avait commis des abus, la présidence du gouvernement nous l’aurait signalé et elle aurait aussi refusé sa candidature», a répondu le ministre, en assurant néanmoins qu’une enquête sera ouverte sur le sujet.
«Si la personne citée mérite d’être sanctionnée, on le fera car nul n’est au dessus de la loi. Par contre, si ce que vous dites est faux, des dispositions légales seront prises», a affirmé le ministre.
Y. N.
http://www.kapitalis.com/anbaa-tounes/2017/12/22/%D8%AA%D8%B1%D9%82%D9%8A%D8%A9-%D8%A7%D8%B7%D8%A7%D8%B1-%D8%B3%D8%A7%D9%85%D9%8A-%D9%85%D8%AA%D9%87%D9%85-%D8%A8%D8%A7%D9%84%D9%81%D8%B3%D8%A7%D8%AF-%D8%A8%D8%B3%D8%A8%D8%A8-%D9%82%D8%B1%D8%A7%D8%A8/
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